Des journalistes de CNN ont interviewé plusieurs parents dont les enfants sont décédés de la grippe et qui ont ensuite été harcelés en ligne par des activistes anti-vaccins. Selon une mère du Midwest des États-Unis, qui a préféré rester anonyme, les types de commentaires qu'elle a reçus pouvaient se résumer ainsi: «Tu es une mauvaise mère. Tu as tué ton enfant. Tu méritais que cela arrive à ton fils. Tout cela est faux –ton enfant n'existe pas».
En effet, certains anti-vaccins accusent ces parents de mentir au sujet des décès de leurs enfants afin de défendre les vaccins. Jill Promoli, qui vit au Canada et dont le fils de 2 ans est mort de la grippe, raconte le harcèlement dont elle a fait l'objet, notamment depuis qu'elle a commencé à militer pour les vaccins. Selon elle, les anti-vaccins essayent de la faire taire car elle est particulièrement déterminée à lutter.
«Je sais que ces gens essayent vraiment de me faire du mal, et ils font cela parce qu'ils veulent que j'arrête», a-t-elle expliqué.
Repérage des cibles et menaces
Deux parents australiens dont le fils de 1 mois, Riley, est décédé de la coqueluche en 2015 ont aussi reçu des centaines de messages d'insultes et de menaces. Trop jeune pour être vacciné, Riley vivait à Perth, une ville où le taux de vaccination est en dessous du taux nécessaire à l'immunité collective.
«La mort de Riley était très gênante pour les militants anti-vaccins, a expliqué sa mère. Les messages malveillants ont commencé vingt-quatre heures après son décès. Ils nous ont traité de tueurs d'enfants et dit qu'on avait le sang d'autres bébés sur les mains. Ils nous ont dit de nous suicider.»
Erin Costello, une activiste américaine pro-vaccins, connaît bien le fonctionnement de ces menaces. Elle a créé des faux comptes Facebook pour espionner les communautés anti-vaccins et découvert que leurs membres identifiaient les posts Facebook de parents d'enfants malades ou décédés afin des les «éduquer» en ligne.
L'article de CNN indique aussi que trois pédiatres américains connus pour leur défense des vaccins ont reçu tellement de menaces en ligne qu'ils ont désormais des agents de sécurité à leurs côtés lorsqu'ils font des conférences sur ces questions.