Les astronomes ont réussi à mettre la Voie Lactée sur une échelle cosmique: notre galaxie pèserait environ 1.500 milliards de masses solaires. Un poids qui comprend toutes les étoiles, planètes, poussières et gaz, ainsi que le trou noir supermassif. C’est une prouesse dans le monde de l’astronomie, puisque les scientifiques tentaient de définir ce poids depuis des décennies. Les estimations antérieures s'échelonnaient de 500 à 3.000 milliards de masses solaires. «Connaître la masse totale [de la Voie Lactée] nous aidera à mieux comprendre la galaxie», déclare au Guardian Laura Watkins, astronome au siège de l'Observatoire européen austral à Garching, en Allemagne. En tonnes, son poids est de 3.000 milliards, de milliards, de milliards, de milliards.
Pour peser la Voie Lactée, Watkins et ses collègues ont d'abord rassemblé toutes les données du télescope spatial Hubble de la Nasa et du satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne –un observatoire qui enregistre les positions des étoiles afin de produire des cartes en trois dimensions. À l’aide de télescopes, ils ont mesuré les mouvements de quarante-six groupes distincts –nommés «amas globulaires»– de milliers d’étoiles gravitant autour du centre de la galaxie. Après ces analyses, ils ont pu calculer l’attraction gravitationnelle exercée sur eux, ainsi que la masse générant la force d’attraction. En clair, en mesurant et additionnant ces amas globulaires les scientifiques ont pu estimer le poids de la Voie Lactée
Étoiles, planètes et matière noire
Avec ses 1.500 milliards de masses solaires, la Voie Lactée serait une des plus grosses de l’univers. Les plus légères sont environ un milliard de fois plus lourdes que le Soleil, et les plus massives trente fois plus grosses. Les quelque 200 milliards d’étoiles que notre galaxie héberge ne représentent que 4% de sa masse. Les planètes correspondent à une fraction encore plus petite. Environ 85% du poids est constitué de matière noire: une substance insaisissable et invisible en dehors du champ gravitationnel, qui s’agglomère autour de la Voie Lactée. La luminosité de ses étoiles est, quant à elle, relativement normale par rapport aux autres, d’après l'étude.
Watkins perçoit notre galaxie comme un laboratoire géant, dont le rayon mesure 129.000 années-lumière. «Une des raisons pour lesquelles il est important de mesurer la Voie Lactée est que nous y vivons, c'est la galaxie la plus proche dont nous disposons, explique la scientifique. Nous essayons souvent de comprendre l'univers en le situant dans le contexte de la Voie Lactée.»