En 1998, le Democrat-Reporter, l'hebdomadaire de la petite ville de Linden en Alabama, s'était fait connaître pour une enquête qui avait mené à l'arrestation d'un shérif local corrompu. Plus de vingt ans plus tard, c'est toujours le même directeur, Goodloe Sutton, qui est aux commandes mais il est désormais célèbre pour avoir appelé au lynchage des Démocrates.
Dans l'édition du 14 février 2019 de son journal, il a en effet rédigé un éditorial intitulé: «Il est temps que le Klan refasse des chevauchées», une référence aux raids du Ku Klux Klan pendant lesquels ils terrorisaient la population afro-américaine.
«Il est temps que le Ku Klux Klan se remette à faire des chevauchées nocturnes, écrit Sutton. Les Démocrates du Parti républicain et les Démocrates manigancent pour augmenter les impôts en Alabama [...] Cette idéologie socialiste-communiste séduit les personnes ignorantes, non éduquées et simples d'esprit.»
À la fin de l'article, Sutton déclare qu'il serait souhaitable que le Ku Klux Klan aille faire des raids à Washington. Étant donné que le Democrat-Reporter n'est lu que par quelques milliers de personnes, l'édito était passé inaperçu avant que deux étudiants en journalisme ne le postent sur Twitter.
L'auteur de l'article a ensuite été interviewé par des journalistes de la presse locale qui lui ont demandé de préciser le fond de sa pensée. Il a alors déclaré: «Si on pouvait envoyer le Klan là-bas pour nettoyer Washington, ce serait bien».
Quand la journaliste lui a demandé ce qu'il entendait par «nettoyer», il a répondu: «On va sortir les cordes, on les accrochera à un poteau et on les pendra.»
Pour lui, ces mots ne constituent pas un «appel au lynchage d'Américains» car il s'agit «de socialistes-communistes», donc pas de vrais Américains.
Plusieurs hommes et femmes politiques d'Alabama ont depuis appelé à sa démission.
Des lecteurs du journal ont souligné que c'était loin d'être la première fois que le Democrat-Reporter publiait des contenus racistes et violents. Un éditorial de 2015 expliquait par exemple que la maire d'une ville du nord du pays avait «révélé ses origines africaines en ne faisant pas respecter la loi civilisée».