Sciences / Monde

Des centaines d'études scientifiques soupçonnées d'avoir utilisé des organes de détenus chinois

Temps de lecture : 2 min

Des scientifiques australiens demandent le retrait de 400 études scientifiques qui ont probablement analysé des greffes d'organes non-éthiques.

Chirurgie | Dominique Cappronnier via Flickr CC License by
Chirurgie | Dominique Cappronnier via Flickr CC License by

Des chercheurs australiens ont révélé que des centaines d'études sur des greffes d'organe en Chine avaient probablement utilisé, sans le préciser, des organes de prisonniers exécutés, ce qui est contraire aux règles éthiques, raconte le Guardian. Dans leur article publié dans la revue médicale BMJ Open, Wendy Rogers et Matthew Robertson appellent au retrait de plus de 400 études scientifiques soupçonnées d'avoir utilisé des organes prélevés sur des prisonniers chinois sans leur consentement.

Rogers et Robertson, qui sont spécialistes en éthique médicale, ont examiné 445 études sur des greffes d'organe en Chine publiées entre 2000 et 2017. Or dans 92% des cas, les articles ne mentionnaient pas l'origine des organes et dans 99% des cas, il n'était pas précisé si les donneurs avaient donné leur consentement préalable.

Étant donné que plusieurs rapports ont montré que les autorités chinoises avaient prélevé des organes sur des dizaines de milliers de prisonniers exécutés, y compris des prisonniers de conscience, les chercheurs australiens en déduisent que des centaines d'études sont basées sur des greffes contraires à l'éthique.

Manque de pression

«Un grand nombre de témoignages crédibles suggèrent que le prélèvement d'organes ne se limite pas aux détenus condamnés, mais inclut aussi des prisonniers de conscience. Il est donc possible —même si ce n'est pas vérifiable dans un cas précis— que des articles scientifiques contiennent des données obtenues via des prisonniers de conscience tués pour leurs organes», écrivent Wendy Rogers et Matthew Robertson dans Newsweek.

En 2017, par exemple, la revue médicale Liver International avait dû retirer une étude qui avait suivi 564 greffes de foie car des experts avaient démontré qu'il était impossible que l'hôpital en question ait obtenu autant d'organes venant de donneurs volontaires.

Selon Rogers et Robertson, il n'y a presque aucune pression sur les directeurs de recherche en Chine pour qu'ils soient plus transparents sur ces questions. «Nous demandons le retrait immédiat de toutes les études qui citent des recherches basées sur des organes de prisonniers exécutés, ainsi que l'organisation d'un sommet international pour développer une nouvelle approche en ce qui concerne la recherche chinoise sur les greffes.»

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