Sivalingam Vasanthakumar était éleveur de bétail dans le comté de Devon en Angleterre. Le 28 janvier, il était en route vers l’abattoir avec ses vingt agneaux. À mi-chemin, il décide de changer d’itinéraire. Sivalingam va rouler 341 kilomètres en direction d’un sanctuaire pour animaux afin d'y déposer ses ovins. Depuis ce jour, il est devenu végétarien et fait à présent pousser des légumes.
Vasanthakumar n’est pas le seul fermier à avoir radicalement changé sa vision des choses. En 2017, Jay Wild, agriculteur à la ferme de Bradley Nook dans le Derbyshire, a également sauvé la peau de son troupeau et est devenu vegan. Son histoire a fait l’objet d’un film, 73 cows, qui a été nominé à la British academy film and televisons art (BAFTA).
Qu’est-ce qui a provoqué un tel revirement chez ces éleveurs après des années à exercer le métier? Fiona Buckland, coach de vie, explique au Guardian qu’il s’agit d’une dissonance cognitive fondamentale: «La façon dont vous vivez votre vie ne correspond plus totalement à ce que vous ressentez. Vos valeurs personnelles ne s'alignent plus sur la performance personnelle.»
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Inconscience et spontanéité
Ce sentiment de contradiction entre ce que vous pensez et ce que vous faites grandit jusqu’à ne plus supporter le malaise qu’il engendre. À partir d’un certain point, cette inharmonie vous pousse à changer de vie de façon radicale, à la manière d'une rupture amoureuse ou d'une démission spontanée.
Pourtant, ce genre de décisions drastiques ne sont pas si impulsives. Buckland explique que ces résolutions s’infiltrent dans notre inconscient petit à petit, durant des semaines, des mois voire des années. Elles surgissent lorsque nous n'y réfléchissons pas forcément, au milieu d’une file d’attente ou lorsque nous faisons la lessive par exemple.
Certaines situations sont propices à ces changements. L'approche de la quarantaine ou le réveillon de fin d'année peuvent jouer un rôle. Stephen Palmer, membre de la British psychological society, fait remarquer au Guardian que l’année vient de commencer: l’atmosphère des bonnes résolutions a peut-être influencé Sivalingam Vasanthakumar à changer drastiquement sa conception du métier d'éleveur.