Sœurs jumelles nées sous le signe des gémeaux aident et intriguent la science depuis 1875. Francis Galton, un chercheur anglais, est le premier à avoir mis les jumeaux sous le microscope. Le phénomène de gémellité a particulièrement été utilisé pour répondre aux questions sur l’inné et l’acquis.
La dernière découverte scientifique en date sur le sujet a été révélée dans une étude publiée le 14 janvier 2019 dans la revue Nature Genetics. Elle montre que nos gènes joueraient davantage sur notre prédisposition aux maladies que les facteurs extérieurs. Les scientifiques ont analysé les fiches d’assurance-maladie de 56.000 jumeaux et jumelles aux États-Unis et ont décelé que 40% des 560 infirmités trouvées étaient dues à une composante génétique et 25% à l’environnement.
Les causes de certains troubles de santé sont identifiables dans notre séquence ADN; les jumeaux partageant les mêmes gènes, ils offrent un point de comparaison bien utile. Lorsque ces sujets déclarent une maladie, il est ainsi plus aisé d'en identifier l'origine: héréditaire (les deux individus sont touchés), ce que la science appelle l'inné, ou au contraire environnementale (un seul individu tombe malade), ce que l'on nomme l'acquis.
Voir double pour y voir plus clair
Au cours des dernières années, les jumeaux ont permis de faire avancer la recherche sur les composantes génétiques de maladies mentales, de l’épilepsie ou encore de l’autisme.
La Nasa a également mené ses propres expérimentations: elle a analysé la mutation des gènes de l’astronaute Scott Kelly après un an passé dans l’espace, en les comparant à ceux de son frère jumeau Mark resté sur Terre.
Mais la gémellité a aussi inspiré le secteur technologique. Le département de la police de Los Angeles a par exemple amélioré son système d’empreintes digitales en comparant celles de jumeaux, et des équipes de recherche en biométrique ont perfectionné leur technique de reconnaissance faciale et vocale grâce à eux.
Aux États-Unis, trente-trois femmes sur mille gémellent et quatre sur mille donnent naissance à des bébés véritablement identiques. Ces taux augmentent depuis quelques décennies en raison de facteurs sociétaux accentuant le risque de grossesse multiple: les femmes ont des enfants plus tard, prennent des médicaments pour la fertilité ou usent de fécondations in vitro. De quoi réjouir les scientifiques.