Le ministère russe de la Défense ne veut pas prendre de risques. The Moscow Times rapporte qu'il vient de demander aux parlementaires russes d'adopter une mesure qui permettrait à l'armée d'abattre un avion de ligne qui aurait été détourné.
«Si les demandes du ministère de la Défense sont approuvées, l'armée russe pourrait abattre des avions de ligne qui “refusent d'obéir aux ordres d'atterrissage”, selon la réglementation proposée par le ministère et envoyée aux parlementaires pour qu'ils puissent en débattre. [...] Selon le document, l'ordre de descendre des avions qui ne répondent pas sera appliqué seulement s'il y a “un risque réel pour la vie de plusieurs personnes, ou un accident environnemental, y compris la menace directe d'une attaque aérienne sur une infrastructure critique”.»
Selon Business Insider, si elle est validée, cette nouvelle législation permettrait de mettre fin «à des déclarations contradictoires sur la façon dont l'armée pourrait répondre à une situation similaire à celle du 11-Septembre, par exemple. L'armée a le droit de faire feu sur un appareil civil qui aurait été détourné, mais en même temps, il lui est interdit de détruire un avion de ligne si des otages sont à bord».
Des situations similaires dans d'autres pays
Pour Russia Today, il s'agit d'une modification purement technique, «puisque l'armée russe est déjà autorisée à utiliser une force létale contre un appareil civile, selon la législation antiterroriste actuelle». En 2014, Vladimir Poutine avait ainsi donné l'ordre d'abattre un avion de ligne, racontait alors Le Figaro, avant que tout le monde ne fasse finalement marche arrière après avoir réalisé que «le prétendu pirate de l'air était en réalité un passager ivre».
De son côté, un parlementaire russe affirme que ce genre de mesures existe déjà dans différents pays. C'est effectivement le cas aux États-Unis, rappelle Business Insider. Le site américain a ainsi retrouvé un article du New York Times datant de 2003, dans lequel un général expliquait que des manœuvres d'entraînement avaient lieu trois à quatre fois par semaine. En France, un article de Rue89 datant de 2007 indiquait que «ce type de décision relève d’abord du Premier ministre, comme le définit un décret de 1975. Mais le président de la République, chef des Armées, peut aussi jouer un rôle».
Selon The Moscow Times, les nouvelles mesures devraient entrer en vigueur dès le mois de février 2019.