Monde

L'armée russe veut avoir la possibilité d'abattre des avions de ligne dans des cas extrêmes

Temps de lecture : 2 min

La nouvelle mesure devrait clarifier deux ordres contradictoires.

Des avions de chasse russes survolent Moscou le 9 mai 2018. Yuri KADOBNOV / AFP
Des avions de chasse russes survolent Moscou le 9 mai 2018. Yuri KADOBNOV / AFP

Le ministère russe de la Défense ne veut pas prendre de risques. The Moscow Times rapporte qu'il vient de demander aux parlementaires russes d'adopter une mesure qui permettrait à l'armée d'abattre un avion de ligne qui aurait été détourné.

«Si les demandes du ministère de la Défense sont approuvées, l'armée russe pourrait abattre des avions de ligne qui “refusent d'obéir aux ordres d'atterrissage”, selon la réglementation proposée par le ministère et envoyée aux parlementaires pour qu'ils puissent en débattre. [...] Selon le document, l'ordre de descendre des avions qui ne répondent pas sera appliqué seulement s'il y a “un risque réel pour la vie de plusieurs personnes, ou un accident environnemental, y compris la menace directe d'une attaque aérienne sur une infrastructure critique”.»

Selon Business Insider, si elle est validée, cette nouvelle législation permettrait de mettre fin «à des déclarations contradictoires sur la façon dont l'armée pourrait répondre à une situation similaire à celle du 11-Septembre, par exemple. L'armée a le droit de faire feu sur un appareil civil qui aurait été détourné, mais en même temps, il lui est interdit de détruire un avion de ligne si des otages sont à bord».

Des situations similaires dans d'autres pays

Pour Russia Today, il s'agit d'une modification purement technique, «puisque l'armée russe est déjà autorisée à utiliser une force létale contre un appareil civile, selon la législation antiterroriste actuelle». En 2014, Vladimir Poutine avait ainsi donné l'ordre d'abattre un avion de ligne, racontait alors Le Figaro, avant que tout le monde ne fasse finalement marche arrière après avoir réalisé que «le prétendu pirate de l'air était en réalité un passager ivre».

De son côté, un parlementaire russe affirme que ce genre de mesures existe déjà dans différents pays. C'est effectivement le cas aux États-Unis, rappelle Business Insider. Le site américain a ainsi retrouvé un article du New York Times datant de 2003, dans lequel un général expliquait que des manœuvres d'entraînement avaient lieu trois à quatre fois par semaine. En France, un article de Rue89 datant de 2007 indiquait que «ce type de décision relève d’abord du Premier ministre, comme le définit un décret de 1975. Mais le président de la République, chef des Armées, peut aussi jouer un rôle».

Selon The Moscow Times, les nouvelles mesures devraient entrer en vigueur dès le mois de février 2019.

Newsletters

Les bantams, petits soldats de la Grande Guerre

Les bantams, petits soldats de la Grande Guerre

Pendant le conflit de 1914-1918, les recrues britanniques mesurant moins d'un mètre soixante furent enrôlées dans des bataillons spéciaux.

Les racines du déchaînement de violence au Kosovo

Les racines du déchaînement de violence au Kosovo

Les affrontements dans le nord du Kosovo s'inscrivent dans une série de développements inquiétants dans les relations entre Albanais et Serbes dans le pays, mais aussi entre Pristina et Belgrade.

Cinq livres pour explorer l'histoire secrète de l'espionnage

Cinq livres pour explorer l'histoire secrète de l'espionnage

«L'Espionnage au Moyen Âge», «L'Abwehr», «Au cœur de la guerre froide», «Exilés, émigrés et agents russes» et le «Dictionnaire amoureux de l'espionnage» montrent que l'information a toujours été un important sujet de préoccupation.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio