NPR, la radio publique des États-Unis, a noué un partenariat avec l’organisme à but non lucratif Child Trends afin d’analyser les données fédérales disponibles sur les «suspensions», c'est-à-dire les exclusions de cours dans les écoles américaines.
Cette enquête intervient alors que l’administration Trump va bientôt rendre un rapport sur la sécurité dans les établissements scolaires, qui prônera probablement la prise de distance avec les méthodes de l’administration Obama pour lutter contre les disparités raciales au sein de l'école.
Pourtant, ces dernières sont toujours bien présentes. Les élèves afro-américains ont 12,8% de possibilités de se faire suspendre au moins une fois pendant l’année. C'est plus du double des enfants blancs et hispaniques, qui n'ont respectivement que 6,1% et des 6,3% de risques d'exclusion.
La différence est la même entre les élèves souffrant d’un handicap (12,8% de risques de se faire exclure au moins une fois pendant l’année) et les élèves valides (6,9%). De plus, les jeunes noirs et les jeunes souffrant de handicap sont souvent punis plus sévèrement que les blancs pour des comportements similaires.
Une chute générale depuis 2011
Toutefois, les efforts de l’administration précédente n’ont pas été totalement vains puisque le nombre de punitions a tout de même chuté pendant la période étudiée (les trois années scolaires 2011-2012, 2013-2014 et 2015-2016). La diminution la plus rapide concerne justement les Afro-Américains et les élèves en situation de handicap.
Cependant, «ces progrès sont progressifs et de larges déséquilibres persistent», estime Kristen Harper, l’une des dirigeantes de Child Trends. «Il reste un long chemin à parcourir et toute décision qui apporterait moins d’importance à cette problématique saperait les efforts déjà fournis.»
D’autant plus que la politique de discipline subie dès le plus jeune âge peut avoir des effets dévastateurs sur la scolarité et la vie d’une personne. Une étude suggère en effet que des suspensions peuvent mener à la déscolarisation.
Ce type de données n’est pas disponible pour les écoles française puisque la loi contrôle strictement les statistiques prenant en compte l’origine raciale ou ethnique.