Le 14 avril 1912, vers 23h40, le Titanic percute un iceberg dans l'océan Atlantique nord et sombre un peu plus tard dans les profondeurs. Le 1er septembre 1985, une expédition franco-américaine localise l'épave du navire à 3.821 mètres de profondeur.
Mais ce que le monde pensait être la conclusion d'une histoire qui a marqué le XXe siècle était en fait un stratagème élaboré par l'armée américaine pour retrouver les épaves de deux sous-marins nucléaires. Le projet était de retrouver le USS Thresher et le USS Scorpion, coulés vingt ans plus tôt. Robert Ballard, l'explorateur américain qui a mené la mission, en a révélé les conditions dans une entrevue pour CNN. «Ils ne voulaient pas que le monde le sache, donc je devais avoir une couverture», explique-t-il.
Ballard n'était pas seulement un scientifique pour l'institut océanographique de Woods Hole, mais aussi un commandant dans la marine américaine. «Nous savions où les sous-marins étaient. Ils voulaient que j'y retourne mais sans que les Russes me suivent, car nous étions intéressés par les armes nucléaires sur le Scorpion et par l'impact des réacteurs nucléaires sur l'environnement.»
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Mission réussie
Cette première exploration était donc obligatoire pour obtenir le financement de l'armée américaine. Le temps restant une fois ce premier objectif rempli serait alors accordé à la recherche du Titanic. L'équipage a pu profiter de douze jours pour mettre la main sur l'épave tant convoitée. «Quand nous avons trouvé le Titanic, nous étions naturellement très excités, parce que c'était un boulot difficile. C'est comme marquer le panier de la victoire à la dernière seconde du match», se rappelle Robert Ballard.
Tous les détails auparavant classifiés de cette histoire sont à retrouver dans une exposition au musée National Geographic à Washington, jusqu'à la fin de l'année.
Depuis 2012, pour le centenaire du Titanic, le site du naufrage est protégé par la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'Unesco.