Aux États-Unis, la vaccination contre la grippe est recommandée pour tous les enfants à partir de 6 mois. Selon une grande enquête menée par l'université du Michigan sur un échantillon représentatif de la population générale, 66% des parents déclarent respecter cette directive, contre 34% pour qui la chose est improbable. Une prise de décision déterminée à 48% par l'avis d'un professionnel de santé et à 38% par celui de l'entourage familial, amical ou plus généralement d'informations glanées sur internet.
Et c'est là que le bât blesse: les parents réticents à vacciner leur enfants ont non seulement moins de chances de fréquenter un professionnel de santé, mais les sources qu'ils recueillent sur la vaccination sont bien plus uniformément négatives –selon un facteur de 1 à 7– que les autres. En tout, les parents en contact avec un professionnel de santé ont 87% de chances de vacciner leurs enfants, contre seulement 56% chez ceux qui suivent ce qu'ils lisent ou entendent par eux-mêmes.
Pour autant, le contact avec le monde médical n'immunise pas parfaitement contre la méfiance vaccinale, car si 77% des parents déclarent qu'un professionnel de santé leur a recommandé la vaccination de leurs enfants, ils sont 21% à ne pas se souvenir avoir entendu un tel avis dans la bouche de leur pédiatre ou généraliste et 2% affirment que leur médecin leur a explicitement déconseillé la vaccination.
Chez les parents refusant de vacciner leurs enfants, les informations les plus fréquentes proviennent de l'entourage familial ou amical proche (45%), d'autres parents (44%), d'internet (40%) ou encore des livres et magazines de parentalité (32%).
Comme ailleurs dans le monde, la défiance envers les vaccins est de plus en plus accentuée aux États-Unis. Lors de la dernière saison grippale, de l'automne 2017 au printemps 2018, 185 enfants ont succombé au virus et 80% d'entre eux n'étaient pas vaccinés. Un triste record depuis 2004, à l'exception de la pandémie de 2009 qui avait emporté 358 enfants.