Égalités / Monde

D'autres facs de médecine japonaises reconnaissent avoir désavantagé des filles

Temps de lecture : 2 min

Deux nouvelles écoles révèlent avoir pratiqué une discrimination volontaire dans la notation.

Les inégalités professionnelles sont monnaie courante au Japon. | Marlon Lara via Unsplash CC License by
Les inégalités professionnelles sont monnaie courante au Japon. | Marlon Lara via Unsplash CC License by

En août dernier, l'université de médecine de Tokyo avouait avoir truqué les résultats des examens pendant plus d'une décennie pour s'assurer d'avoir plus d'hommes docteurs que de femmes. Cette semaine, deux autres écoles ont déclaré avoir eu recours aux mêmes pratiques.

Les universités de Juntendo et Kitasato, à Tokyo, ont expliqué avoir abaissé la note limite de passage pour les hommes mais pas pour les femmes. «Les femmes deviennent plus rapidement mûres mentalement que les hommes, et leur habilité à communiquer est aussi plus élevée au moment où elles passent l'examen», affirme Hiroyuki Daida, doyen de l'école de Juntendo.

L'argument qui revient majoritairement soutient que les femmes tendent à quitter la profession au moment d'une grossesse, amenant à des réductions d'effectif dans des cliniques et hôpitaux déjà saturés. Le doyen se défend même en pointant du doigt le manque de capacité offerte par les dortoirs féminins.

Entre promesse et réalité

Deux femmes qui étaient candidates à l'examen se disent «trahies» par l'université de Tokyo. En octobre, vingt-quatre étudiantes ont demandé à l'école 100.000 yens (777€) de frais de détresse émotionnelle, ainsi que le remboursement des frais d'examen et de transports.

À l'aune de ces révélations, le ministère de l'Éducation japonais a lancé une enquête sur les quatre-vingt-unes autres facs de médecine du pays. À Juntendo, 165 personnes ont été refusées, dont 121 femmes, au cours des deux dernières années.

Ce nouveau scandale vient compromettre l'objectif de Shinzo Abe, Premier ministre fraîchement réélu, de compter 30% de femmes à des postes de direction d'ici 2020.

Selon la Banque mondiale, les femmes sont présentes à hauteur de 43% dans la main-d'oeuvre japonaise totale, mais sous-représentées dans des secteurs comme la médecine. En 2017, le Forum économique mondial a classé le Japon 114e sur 144 pays en matière d'égalité des genres, vingt-trois places de moins qu'il y a dix ans.

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