La modernité, c'est bien, mais ça fait aussi du bruit, qui peut ensuite nuire à notre santé. En Europe, les nuisances sonores liées au transport aérien, routier et ferroviaire sont les plus courantes et plusieurs études épidémiologiques ont désigné le bruit de la circulation, en particulier, comme un risque sanitaire environnemental majeur. Entre autres, une exposition chronique à ce type de nuisances sonores affecte le sommeil, ce qui peut avoir des répercussions nocives sur notre système cardio-vasculaire et augmenter les risques de maladies associées.
Mais qu'en est-il des maladies métaboliques comme l'obésité? Quelques travaux laissent entendre que le stress et les troubles du sommeil causés par l'exposition au bruit peuvent conduire à des modifications délétères des systèmes nerveux autonome et endocrinien, augmenter l'inflammation et le stress oxydatif et, en fin de compte, créer un terrain physiologique favorable à une prise de poids morbide.
Ce que confirment des scientifiques affiliés à l'institut de recherches ISGLOBAL (Barcelone, Espagne) qui viennent de publier une étude analysant l'effet des nuisances sonores liées au transport. Il ressort de ce travail impliquant un échantillon de 3.796 personnes suivies pendant dix ans que le bruit de la circulation routière et ferroviaire –mais pas les avions– augmente les risques d'obésité à raison de 17% tous les dix décibels supplémentaires en moyenne.
Si les chercheurs, dirigés par Maria Foraster, en appellent à davantage d'études longitudinales avant de pouvoir concrétiser ce lien entre nuisances sonores et troubles métaboliques, leurs observations indiquent qu'une réduction du bruit causé par la circulation pourrait être un moyen de combattre l'épidémie d'obésité que connaissent aujourd'hui les pays industrialisés.