Un tribunal britannique va devoir décider si le véganisme peut être considéré comme une «croyance philosophique» et donc être protégé au même titre que les religions. La question est arrivée sur la table car un ex-employé assure s’être fait licencier à cause de son engagement dans le véganisme.
Jordi Casamitjana travaillait jusqu’en avril dernier à la League Against Cruel Sports (Ligue contre les sports cruels), une organisation qui lutte contre la chasse, la corrida, les courses de chevaux et de lévriers et les combats de chien. L’homme de 54 ans raconte s’être fait licencier car il a «découvert que les fonds de pension de l’organisation investissaient dans des entreprises qui effectuent des tests sur des animaux». Il a informé ses collègues de sa découverte, en dépit du fait que, toujours selon lui, la direction lui ait «interdit de communiquer avec le staff à propos des pensions». Jordi Casamitjana estime qu’il a été discriminé en temps que «vegan ethique» et que «lanceur d’alerte».
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Procès en deux temps
Un tribunal va donc devoir régler le cas, mais en deux temps. D’abord, il devra déterminer si le «véganisme éthique» peut être protégé par la législation contre les discriminations. La loi britannique prévoit actuellement neuf sujets précis de discrimination: âge, genre, orientation sexuelle, transidentité, race (incluant la couleur de peau, la nationalité, l'origine ethnique ou nationale), grossesse, handicap, mariage ou union civile et enfin, religion ou croyance. C’est dans cette dernière case que le plaignant voudrait que le véganisme soit reconnu.
Une fois cela fixé, un juge déterminera si le licenciement de Jordi Casamitjana constituait bien une discrimination. Car son ancien employeur nie formellement ce motif et précise que l'homme a été licencié pour faute grave: «Casamitjana n’a pas été licencié à cause de l’expression, interne ou externe, de ses préoccupations sur les pensions, il n’y a donc aucun fondement à ses déclarations comme quoi il serait un lanceur d’alerte». L'organisation précise aussi être «vegan-friendly» et assure que les convictions de son ex-employé n’ont rien avoir avec son licenciement.