James Sean Shields marchait sur la plage avec sa compagne Brenda Reichel lorsque leurs téléphones portables ont affiché la notification «MENACE DE MISSILE BALISTIQUE SUR HAWAI. METTEZ-VOUS IMMEDIATEMENT A L'ABRI. CECI N'EST PAS UN EXERCICE». Trop loin de tout abri, les cinquantenaires ont appelé leurs enfants pour leur faire leurs adieux et décidé d’attendre la déflagration sur la plage.
Avec l’Alaska, Hawaï est l’État américain le plus proche de la Corée du Nord, et l’un des plus exposés à la menace nucléaire. Un missile tiré depuis la Corée pourrait atteindre l’île en seulement vingt minutes. Selon des documents gouvernementaux, un potentiel missile serait détecté cinq minutes après son lancement, ce qui laisserait quinze minutes à la population pour se réfugier à l’intérieur d'abris. Une attaque sur Honolulu, la capitale, ferait environ 18.000 morts et entre 50.000 et 120.000 brûlés.
C’est donc une panique compréhensible qui s’est propagée lorsque le 13 janvier 2018, à 8 heures du matin, le message s’est affiché sur des milliers de téléphones portables. D’autant que le démenti n’est arrivé que trente-huit minutes plus tard. Il n'y avait aucune réelle alerte à la menace balistique, le message avait été envoyé par erreur.
Peu de temps après son appel au fils de Branda Reichel, James Sean Shields raconte avoir ressenti une vive brûlure dans la poitrine. Après avoir tenté en vain de la refroidir dans la mer, il s'est dirigé avec sa compagne vers l’hôpital le plus proche, puisque le missile aurait déjà dû éclater. Quelques minutes après être arrivé, le coeur de James Sean Shields s’est arrêté. Il a ensuite été réanimé par des médecins.
Procès contre Hawaï
Shields à décidé d’attaquer en justice l’État d’Hawaï, l’ancien directeur de Agence fédérale de management d’urgence (FEMA), qui a démissionné depuis le fiasco du 13 janvier, ainsi que les employés inconnus responsables de la fausse alerte. Il accuse la fausse alerte d’avoir déclenché sa crise cardiaque. «Nous avons essayé de négocier mais la position de l’État est qu’il est intouchable et que les employés n’ont pas été grossièrement négligents», a déclaré Samuel King Jr., l’avocat de James Shields.
Richard Rapoza, un représentant de la FEMA a simplement «souhaité le meilleur à Mr Shields et sa famille» et décidé de «réserver ses déclarations jusqu’à ce que le sujet ait été étudié sérieusement».