L'image d'un lycée entouré de scotch jaune «police» est devenue habituelle aux États-Unis. L'annonce d'une nouvelle tuerie dans un établissement scolaire fait partie du quotidien des médias américains. Celle de Parkland, en Floride, orchestrée par un étudiant suprémaciste blanc, avait fait dix-sept victimes en février et lancé un large mouvement pour un meilleur contrôle des armes à feu. Trois mois plus tard seulement, un autre tireur a assassiné dix lycéens et lycéennes à Santa Fe, au Texas.
Ces deux massacres ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Depuis Parkland, des coups de feu ont résonné dans au moins vingt-cinq écoles américaines, faisant souvent un blessé ou un mort, pas assez pour que l’information occupe les gros titres.
Devant un phénomène qui ne montre aucun signe de ralentissement, les écoles se protègent comme elles peuvent. Faute de mieux, l’Oakland University, dans le Michigan, a décidé de distribuer des palets de hockey à ses élèves afin de se défendre contre un éventuel tireur. 2.500 palets ont ainsi été achetés et distribués.
Fuir, se cacher, se battre
En cas de fusillade, l’université apprend à ses étudiants et étudiantes la méthode «Run, Hide, Fight», «fuir, se cacher, se battre». C’est-à-dire protéger sa vie en priorité en essayant de fuir et si c’est impossible, tâcher de trouver une cachette. En dernier recours, lorsque sa vie est directement en danger et qu'il n'y a pas d'autres solutions, se défendre du mieux que l'on peut, par exemple en lançant des objets sur le tireur ou en utilisant des chaises et des extincteurs.
En mars, lors d’un entraînement pour réagir à une fusillade, un étudiant a demandé au chef de la police de l’université quels objets il pourrait lancer, sachant que l’établissement interdit la détention d’armes. Des palets ont ainsi été distribués, à utiliser en tout dernier recours. Mark Gordon, le chef de la police a déclaré à WXYZ, une télévision locale, que «si vous lancez un palet à un tireur, ça peut le blesser, ou au moins être une distraction».
Autre mesure, elle aussi d’une tristesse infinie, l’université essaye de rassembler assez d’argent pour pouvoir changer ses serrures. Les verrous sont actuellement à l’extérieur des classes, et il faudrait pouvoir tous les changer pour les positionner à l’intérieur, afin de pouvoir se confiner dans les salles.