Vous vous souvenez de Tommy Robinson? Cet ancien dirigeant de l’English Defence League (EDL), un mouvement d’extrême droite, avait été condamné à treize mois de prison pour outrage au tribunal en mai 2018, pour avoir menacé l’équité d’un procès (en résumé). Celui qui s’appelle en réalité Stephen Yaxley-Lennon va désormais conseiller l’Ukip, parti eurosceptique qui a mené la campagne du Brexit, sur «les gangs de viols et la réforme des prisons», rapporte CNN.
Un virage qui rapproche un peu plus le mouvement anglais de l’extrême droite.
Sauf que, techniquement, Tommy Robinson ne peut rejoindre l’Ukip car le parti interdit à toute personne ayant été membre de l’EDL de s’affilier. La décision concernant sa candidature au parti a été reportée au 29 mars, date à laquelle le Royaume-Uni aura quitté l'Union européenne.
Une nomination fortement critiquée par l’ancien dirigeant de l’Ukip et chantre du Brexit, Nigel Farage. «Cela va à l’encontre de tout ce que j’ai fait en tant que chef de parti. Nous allons parler de l’immigration et nous allons parler des formes extrêmes de l’islam. Mais nous le ferons comme un parti non-raciste et non-sectaire. Cette nomination fait un trou dans tout cela», a-t-il déclaré à la BBC.
Gerard Batten, l’actuel leader de l’Ukip, a rejeté les inquiétudes de Farage et des autres députés selon lesquelles l’Ukip devenait un parti islamophobe. «L’islamophobie est un mot inventé... Je n’ai pas une peur irrationnelle de l’Islam, pas plus que Tommy Robinson», a indiqué ce dernier. Au-delà de cette islamophobie, Tommy Robinson a déjà été reconnu coupable d’agression, d’utilisation de drogues et d’outrage à l’ordre public, à une fraude immobilière et à l’utilisation du passeport de quelqu’un d’autre pour se rendre aux États-Unis.
Farage a déclaré qu'il écrirait au comité exécutif national du parti pour demander un vote de censure contre la direction actuelle. «Nous pouvons avoir une dernière tentative pour nous débarrasser de quelqu'un qui, en tant que dirigeant, nous entraîne dans une direction honteuse», a-t-il conclu.