«Le nom Wool devrait rester tel quel, l'idée de renommer le village est tout à fait ridicule. C’est l’idée la plus idiote que j’ai vue depuis longtemps». Le ton est donné pour cette habitante du village de Wool sur la page Facebook du conseil paroissial. Si cette dernière tient à défendre le nom de ce village qui porte le nom de Wool, en français «Laine», depuis environ 1.000 ans, c’est parce que l’association de défense des animaux Peta souhaite le modifier, raconte The Independant.
Dans une lettre au conseil paroissial, l’association s’est émue d’un tel nom qui rappelle que les animaux comme les moutons sont exploités pour leur pelage. «Avec un simple changement de nom, votre village peut prendre position contre cette cruauté et rappeler à tout le monde qu’il est facile de rester au chaud et d’être chaleureux avec les moutons en choisissant de la laine végétalienne ou d’autres matières sans animaux», écrit Peta. Elle souhaite que le village change de nom et mette le mot vegan devant Wool, pour que sa signification devienne «Laine vegan».
L’association propose en échange de cette modification d’approvisionner chaque ménage du village favorable à l’idée une couverture en chanvre, en coton ou en écorce de banane (car oui, le tissu de l’écorce de banane existe. On peut même en faire des robes). Lors du dernier recensement, on en comptait plus de 2.000, soit environ 5.000 personnes.
Du côté des habitants, on pointe que le nom Wool dérive des mots well ou spring – «puits» ou «source» en français. Rien à voir avec le mouton et sa laine donc. Une autre résidente s’interroge: «Supposons simplement que ce mauvais projet soit mis en place. Peta financera-t-elle les coûts de modification de tout ce qui a trait au nom, car je doute qu'un village sans policier, avec un centre médical sous-financé, des routes et des trottoirs non-conformes aux normes soit en mesure de payer tout cela?».
Du côté de Peta, on assume que l’histoire est surtout pour attirer l’attention des médias, après que la campagne mettant en avant la cruauté envers les moutons dans l’industrie de la laine ait échoué. «Nous avons vu cette affaire comme une opportunité de diffuser le message, a déclaré Elisa Allen, une des directrices de l’association. Nous espérons que les gens vont consulter notre site pour regarder nos enquêtes sur l’industrie de la laine britannique, et se détourner du commerce». Le conseil paroissial de Wool, lui, discutera de l’idée en décembre.