Alors que Theresa May semble plus proche que jamais d’obtenir un deal avec l’Union européenne sur les conditions du Brexit, le pays se prépare à l’impact. Les effets du départ du Royaume-Uni sur les échanges commerciaux avec les pays de l’UE ne sont pas clairs et les entreprises anglaises se préparent au pire. Car en cas d’un «no deal Brexit», le pays pourrait perdre tous ses avantages douaniers.
L’une des conséquences qui inquiètent les sujets d’Elisabeth II est que le Brexit pourrait bien causer une pénurie de vin. Bien que les vignobles anglais existent, le Royaume-Uni importe 99% du vin qu’il boit. Et la majorité provient d’Europe, France et Italie en tête. En 2016, 55% du vin importé venait de pays de l’Union.
Pour parer à toute éventualité, Majestic Wine, le plus important marchand de vin du pays avec ses 200 boutiques, a prévu de stocker pour entre 5 et 8 millions de livres (entre 6 et 9 millions d’euros) de vin avant la fin de l’année «afin d’atténuer toute rupture potentielle de la chaîne de ravitaillement due au Brexit en mars 2019».
Cette somme représente plusieurs millions de bouteilles de vin, ou comme le dit l’un des dirigeants de Majestic Wine, Rowan Gormley: «De quoi remplir une piscine olympique entière». Et ce, en plus des commandes habituelles.
D'autres industries touchées
Le secteur du vin n’est pas le seul à s’inquiéter d’un potentiel Brexit dur. Selon le ministère de l’Environnement, l’Union européenne a fourni 30% de l’intégralité de la nourriture consommée par le Royaume-Uni en 2017. À tel point que le Guardian rapportait il y a quelques jours que le pays commence à manquer d’entrepôts pour stocker assez d’aliments, car les détaillants empilent des tonnes de nourriture en prévision.
Plus inquiétant encore, l’industrie pharmaceutique a elle aussi peur d’une pénurie. Sanofi par exemple, l’entreprise française auprès de laquelle le Royaume-Uni se fournit en insuline, exporte la majorité de ses produits en passant par le tunnel sous la Manche. De peur que la France renforce les contrôles aux frontières, la société a accumulé dans des entrepôts britanniques suffisamment de médicaments pour pouvoir tenir quatorze semaines à partir du mois d’avril 2019.