Parmi toutes les théories qui courent sur la prochaine révolution Internet, pas évident de faire le tri. La prochaine étape sera-t-elle l'avènement d'un nouvel outil, d'un nouveau comportement, d'une nouvelle plateforme? Sur Vanity Fair, Michael Wolff s'efforce de faire le tri.
Il y a par exemple la théorie du Russe Yuri Milner, plus gros investisseur dans les médias numériques aux Etats-Unis. Milner croit aux plateformes, qu'il s'agisse de Facebook ou de Google. Il croit aussi aux personnes, comme Mark Zuckerberg, directeur de Facebook, ou Mark Pincus, à la tête de Zynga. Il joue à «qui-contrôle-l'univers».
Dans cette théorie milnerienne, une plateforme, explique Wolff, «est une construction métaphorique, non plus une simple fonctionnalité, mais un cadre qui structure les comportements; c'est même un point de vue qui habitue les utilisateurs, les conduit à une dépendance, et fait toujours attention, en même temps, à englober le reste du monde numérique».
Il y a aussi les comportementalistes numériques, ceux qui pensent que la révolution vient de nos comportements face au numérique. Ce courant, dont les prophètes sont Clay Shirky, Jeff Jarvis, Chris Anderson ou Jay Rosen.
En résumé, cette théorie soutient que les vieux médias avaient imposé des comportements contre nature aux utilisateurs, comme une division stricte entre les utilisateurs et l'audience. Internet, avec sa quasi absence de hiérarchie, de barrière de production, et sa distribution peu coûteuse, laisse les gens s'exprimer plus naturellement. «Nous sommes en fait des animaux collaboratifs, et de joyeux amateurs, qui préférons nous informer et nous divertir nous-mêmes, plutôt que de l'être par des professionnels.» Shirky conclut que les gens aiment travailler gratuitement, et sont alors plus productifs: ce qui défie toutes les théories économiques...
Concernant les objets, les théories diffèrent. Apple a relancé les débats récemment avec le lancement de son nouvel outil: l'iPad. Cette tablette est pour certains une révolutoin en soi; pour Jacques Attali, qui l'écrivait sur Slate récemment, c'est la combinaison de plusieurs outils —non révolutionnaires en tant que tels— qui devient révolutionnaire. «L'iPad est un hypermédia. Il ne constitue pas une révolution technologique. Avec Steve Jobs (comme avec son inspirateur, Thomas Edison), l'innovation n'est jamais dans un progrès technique spécifique, mais dans la combinaison d'innombrables innovations venues d'ailleurs, en un système capable de faciliter la vie des gens. [L'iPad] correspond à une nécessité majeure du temps et va bousculer plus que jamais l'économie de l'écrit et de l'image.»
[Lire l'article complet sur VanityFair.com]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr