Santé / Sciences

Les allergies relèvent-elles de mécanismes utiles à la survie?

Temps de lecture : 2 min

Les mêmes cellules qui nous font couler des yeux ou du nez pourraient aider notre corps à gérer la privation de nourriture ou des efforts physiques intenses.

 Atchoum  | Dawn Huczek via Flickr CC License by
Atchoum | Dawn Huczek via Flickr CC License by

Les mastocytes sont des cellules immunitaires que l'on retrouve dans le nez ou les poumons et qui jouent un rôle important dans les allergies. En présence d'un allergène, ces cellules secrètent de l'histamine, un médiateur chimique qui, une fois parti dans la circulation sanguine, va déclencher tout un tas de réactions plus ou moins inconfortables –nez et yeux qui coulent, éternuements, éruptions cutanées, jusqu'au choc anaphylactique dans les cas les plus graves. Comme leur nom l'indique, certains médicaments anti-allergiques –les antihistaminiques– sont là pour bloquer l'action délétère des mastocytes.

Sauf que selon une étude parue dans la revue Cell Metabolism et notamment menée par des chercheurs de l'université de Californie à Irvine, dirigés par Daniele Piomelli, ces mêmes cellules semblent permettre à notre organisme de survivre à des privations alimentaires et/ou à une demande énergétique conséquente liée à une activité physique intense.

En l'espèce, ce travail montre que l'histamine libérée par les mastocytes va, dans le foie, déclencher la formation d'oléoyléthanolamine (OEA), un dérivé lipidique déjà connu pour bloquer la sensation de faim. Selon l'étude de Cell Metabolism, l'oléoyléthanolamine est aussi impliquée dans la cétogenèse, grâce à laquelle notre cerveau et nos muscles continuent à fonctionner un certain temps en cas de jeûne et/ou d'effort physique élevé. Un mécanisme qui aura été des plus essentiels au cours de notre évolution, quand nos ancêtres n'avaient pas toujours un réfrigérateur plein à portée de main pour se sustenter.

«Sans mastocytes, histamine ou OEA, nous ne pourrions pas survivre à un marathon ou à une journée de randonnée sans barres de céréales dans notre sac à dos», explique Piomelli. «Ce qui me fascine, c'est que ces cellules qui étaient censées être les “méchantes” des allergies sont les mêmes qui nous permettent de survivre à une privation de nourriture prolongée ou à un effort physique majeur».

L'équipe cherche désormais à savoir si des maladies affectant la capacité des mastocytes à secréter de l'histamine –et donc à déclencher la production d'OEA– pourraient aussi causer des maladies comme la stéatose. Le «foie gras» souvent précurseur de fibrose hépatique et de cancer du foie.

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