Au même titre que celui sur la chocolatine, le débat sur la pizza à l’ananas (ou hawaïenne) donne lieu à des discussions culinaires particulièrement animées. Étant donné la sensibilité du sujet, peu de monde ose aborder la question ouvertement.
Cela n’avait pas empêché, en 2017, Guðni Johannesson, le président de l’Islande, de se prononcer publiquement contre cette garniture polémique. Interrogé lors d’une visite dans un lycée du nord de l’île, il était même allé jusqu’à affirmer que s'il le pouvait il bannirait la pizza hawaïenne du pays.
La pizza à l'ananas ne vient pas des tropiques mais du Canada. Sam Panopoulos, un immigré grec arrivé dans le grand nord en 1954, y a ouvert un restaurant et a eu l’idée d’y proposer, entre autres, une pizza au jambon accompagné de dés d’ananas. D’une simple expérience, le mélange est devenu incroyablement populaire et est désormais proposé dans des pizzerias du monde entier.
Trudeau se positionne
C’est pourquoi Justin Trudeau, le président canadien, s’était empressé de contredire son homologue islandais en défendant sa spécialité locale. Il avait alors tweeté qu’il trouvait «délicieuse» cette «création d’Ontario du Sud-Ouest».
Sauf que visiblement, Johannesson n’a pas les épaules pour assumer sa position courageuse. Interrogé une nouvelle fois sur le sujet dans l’émission canadienne «As it happens», le président a rétropédalé: «Même si je déteste l’ananas sur la pizza, la liberté individuelle de choisir ses propres garnitures reste plus importante».
L’année dernière déjà, le président islandais avait précisé dans un post Facebook qu’il ne «voudrait pas se trouver dans la position de pouvoir passer des lois qui interdirait ce qu[il] n’aime pas». Dans ce même post toutefois, il avait pris position sur un autre sujet polémique, en recommandant les pizzas aux fruits de mer.