Le 29 janvier 2017, dans la petite ville américaine de Farmington (New Hampshire), deux femmes étaient assassinées. Le double meurtre a eu lieu au domicile de Christine Sullivan, l'une des victimes, qui a reçu 48 coups de couteau. Son amie Jenna Pellegrini, qui séjournait chez elle, a été poignardée 43 fois. Les corps ont été retrouvés dans l'arrière-cour de la maison, sous une bâche. Quant au couteau ayant servi à commettre les crimes, il avait été enterré non loin du lieu du meurtre.
Un suspect, Timothy Verrill, fut arrêté en février 2017. La justice dispose des images de vidéo surveillance de la maison, qui prouvent qu'il s'y trouvait avec les deux victimes peu avant leur mort. L'homme, qui connaissait bien le petit ami de Christine Sullivan, disposait en outre des codes permettant de désactiver les alarmes de la maison. Accusé de double meurtre en février 2017, Verrill a choisi de plaider non-coupable.
Afin de constituer un dossier en béton permettant de prouver la culpabilité de Timothy Verrill, le juge Steven M. Houran vient d'ordonner à Amazon de remettre à la justice les enregistrements audio pris par l'Amazon Echo possédé par Christine Sullivan et son petit ami. La liste des appareils mobiles appariés à cet assistant vocal a également été demandée.
Témoin muet
À ce jour, précise ABC News, rien ne dit que l'Amazon Echo a enregistré quoi que ce soit qui puisse permettre de confondre l'accusé. La police du New Hampshire a en tout cas saisi le boîtier afin de récupérer les données enregistrées. Le porte-parole de la Cour supérieure de justice du comté de Stafford, dont dépend la ville de Farmington, espère en tout cas que l'Echo contienne «des preuves des crimes commis, y compris l'attaque elle-même et le déplacement du corps» (la demande semblant ne concerner pour l'instant que le meurtre de Christine Sullivan).
Ne souhaitant pas apporter de l'eau au moulin de celles et ceux qui considèrent les assistants vocaux comme une façon supplémentaire de s'emparer de nos données personnelles, Amazon a fait savoir via ses porte-parole que les enregistrements ne seraient pas livrés à la justice «sans une demande valide et contraignante».