En France, cette semaine, le débat sur le féminisme aura tourné autour du voile (avec la candidature d'Ilham Moussaïd pour le NPA) et de la maternité (avec la sortie du livre d'Elisabeth Badinter qui dénonce la «tyrannie de la bonne mère écologique»).
Aux Etats-Unis depuis début janvier, le nouveau cheval de bataille féministe tient en un mot: dormir. Et le combat est porté par deux féministes célèbres et pour le moins executive women: Arianna Huffington, la patronne du Huffington Post et Cindi Leive, son homologue de Glamour. Toutes deux ont lancé le «Challenge 2010 du sommeil».
«Pour que les femmes aillent de l'avant dans ce pays, nous allons toutes devoir nous coucher et faire une sieste», affirment-elles. Leur constat est le suivant: les Américains manquent de plus en plus de sommeil, et ce sont les femmes qui sont les plus victimes, au premier rang desquelles les mères célibataires et les femmes actives avec des enfants en bas âge.
Manquer de sommeil n'est pas seulement mauvais pour la santé, soulignent les deux patronnes de presse: cela vous empêche de bien travailler, de prendre les bonnes décisions, de gérer les relations sociales, etc.
Mesdames, nous avons le choix. Voulons-nous que les femmes prennent leur vie en mains - ou voulons-nous être membres de la secte, en nous traînant comme des zombies sous l'emprise des idées délabrées des autres?
Le défi féministe qu'elles proposent aux Américaines est donc le suivant: s'engager à faire une bonne nuit de sommeil, d'au moins sept heures et demi, par mois. Plus facile à dire qu'à faire, affirment-elles. Il faut résister à la tentation de regarder Le Late Show de Letterman (qui, comme son nom l'indique passe tard à la télé), ne pas passer des heures à vérifier ses mails et surtout faire taire la bourreau de travail qui sommeille en chacune de ces femmes actives et pour qui ne pas suivre l'exemple de celles qui ne s'arrêtent jamais (comme Madonna selon elles) fait d'elles une paresseuse. Un raisonnement qui vient du fait que les femmes qui veulent s'imposer dans un monde d'hommes se sentiraient obligées d'en faire davantage que leurs collègues masculins: mieux et plus longtemps.
D'ors et déjà, le «Challenge 2010» a traversé l'Atlantique, puisque le Times s'est également lancé dans l'aventure.
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Image de une: Lucy's Balloon / Alyssa L. Miller via Flickr CC