Traditionnellement, les Jeux olympiques sont l'occasion pour les contestataires de manifester sous les yeux du monde pour défendre de multiples causes (les droits des aborigènes en Australie, le Tibet en Chine...). Mais, cette fois-ci, les JO d'hiver de Vancouver s'apprêtent à accueillir la plus grosse protestation contre les Jeux eux-mêmes, rapporte ce samedi le LATimes.
Un réseau de résistance a promis rassembler des milliers de manifestants voire de perturber les événements sportifs. Reprochant aux Jeux leur dérive de plus en plus mercantile, les contestataires relèvent également le coût de ces Jeux, qui débutent le 12 février : 5,6 milliards de dollars.
Selon un professeur d'université interviewé par le quotidien américain, de nombreux Canadiens peu habitués à manifester vont se mobiliser contre les Jeux. Une habitante de Whistler l'explique au journaliste du LA Times :
«Tu grandis avec l'idée que les Jeux, c'est une chose merveilleuse, tu regardes la télé et tu crois que ce sont juste des athlètes et des gens qui se rassemblent. Mais la réalité, c'est que c'est devenu une entreprise dont le but principal est la cupidité. Et ceux qui ont le plus besoin d'aide sont ceux qui sont le plus floués quand des grands événements sportifs arrivent en ville»
Au final, les Jeux de Vancouver pourraient bien prendre des airs de G20 ou de Davos. En effet, l'événement sportif cristallise de nombreuses contestations qui se retrouvent toutes sous la même bannière : l'Olympic Resistance Network. Sur le site Internet, olympic resistance.net, le mouvement se présente comme anticapitaliste et anticolonial.
Devraient donc se retrouver dans la rue des «aborigènes» d'Amérique du Nord selon qui les Jeux sont organisés sur des terres volées, des écologistes qui s'opposent à la construction d'une autoroute qui relie Vancouver à Whistler (là où sont les pistes de ski), des opposants à l'expansion des sables bitumeux dans le nord du pays, des militants anti-pauvreté qui affirment que les JO ont accru la marginalisation des pauvres de Vancouver.
Néanmoins, les autorités canadiennes ont promis de laisser le plus de liberté possible aux manifestants. Selon le reporter du LATimes, cette position du gouvernement s'explique par la tradition de tolérance et de respect de la liberté d'expression de la Colombie britannique, mais aussi par la prise en compte des réserves exprimées par les habitants vis-à-vis de ces Jeux dont ils mettront des années à rembourser les équipements et les infrastructures.
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