À l'approche des élections de mi-mandat, le président américain ne cesse d'alimenter des fantasmes racistes visant des personnes sans-papiers venues aux États-Unis pour, dit-il, tuer des Américains et Américaines. Donald Trump ne semble pas s'inquiéter du fait que c'est exactement ce que pensait le tueur de Pittsburgh, qui a fait un carnage dans une synagogue car il croyait qu'une organisation juive soutenait des migrants qui allaient tuer des Américains. Comme Trump, il était obsédé par la «caravane de migrants».
Bien que l'administration Trump ait reçu un rapport expliquant que la grande majorité des membres de cette caravane n'arriverait pas aux États-Unis, le président américain continue de dire que ces demandeuses et demandeurs d'asile venus du Honduras représentent une menace d'«invasion» qui nécessite le déploiement de 15.000 soldats, soit deux fois plus que ceux qui sont stationnés en Irak et en Syrie.
Une accusation mensongère contre les Démocrates
Le président a également diffusé une publicité de campagne sur un sans-papier criminel, une vidéo d'une minute qui a été qualifiée de raciste par une grande partie des médias américains. Alors que ces derniers jours, treize personnes sont mortes dans des crimes racistes et antisémites (onze à Pittsburgh, deux dans le Kentucky) perpétrés par des Américains blancs, Trump a choisi de se concentrer sur l'histoire d'un sans-papier qui avait tué deux policiers en 2014 en Californie. Cette publicité de campagne, qu'il a tweetée le 31 octobre, encourage à voter Républicain en expliquant que les Démocrates protègent et accueillent les sans-papiers tueurs.
Dès le début de la vidéo, ce texte apparaît: «Immigré illégal, Luis Bracamontes a tué les nôtres!» Ces commentaires apparaissent ensuite: «Les Démocrates l'ont laissé rentrer dans notre pays. Les Démocrates l'ont laissé rester. Qui d'autres les Démocrates vont-ils laisser rentrer?»
Or cette accusation contre les Démocrates est fausse. Il s'avère que Bracamontes a été expulsé des États-Unis en 1997, sous l'administration de Bill Clinton, après avoir été arrêté pour trafic de drogue. Il est ensuite revenu aux États-Unis et a été expulsé lors du premier mandat de George W. Bush, puis est revenu en 2002 et s'est marié avec une Américaine. Il est ensuite resté dans le pays jusqu'au meurtre des policiers (il est actuellement en prison en Californie). Bracamontes était donc aux États-Unis six ans sous l'administration de Bush et cinq sous l'administration d'Obama.
Mais Trump veut faire croire aux Américains et Américaines que les Démocrates protègent les sans-papiers, même les meurtriers.
Certaines personnes semblent réellement terrifiées par ces supposées hordes d'envahisseurs. Un journaliste du New York Times a récemment interviewé une électrice Républicaine du Minnesota, un État frontalier du Canada, qui avait peur que des sans-papiers du Mexique ou d'Amérique Centrale viennent squatter leurs résidences secondaires au bord des Grands Lacs.