Lundi 1er février, le conseil d'administration de l'université Paris-Dauphine (droit, économie, gestion...) a adopté à 33 voix contre 20 l'augmentation des frais d'inscription pour 44 de ses 105 masters (bac + 4 et 5). Dans les secteurs de la gestion et de l'économie internationale et développement, le montant des droits de scolarité de ces diplômes variera en fonction des revenus de la famille, de 0€ pour les boursiers à 4.000€, contre 400€ environ cette année pour tous.
Dauphine est une université au statut particulier: celui de «grand établissement». Ni fac classique comme la Sorbonne, ni grande école comme HEC ou Polytechnique, Dauphine est dans la même catégorie que Sciences-Po ou le Collège de France: un statut un peu fourre-tout qui permet une relative autonomie dans la gestion du régime financier et comptable des établissements qu'il régit.
Dauphine peut ainsi choisir ses élèves, fixer les coûts sur des diplômes dits «d'établissement» et non d'Etat. Le but de l'université a longtemps été de se mettre au niveau des grandes écoles comme HEC; c'est déjà ce vers quoi elle tendait en créant des masters de finance compétitifs et prestigieux, et c'est à nouveau cette stratégie qui prime dans l'augmentation de frais de scolarité. Le président, Laurent Batsch, a ainsi expliqué au Parisien: «Nous voulons passer de la Ligue 1 à la Champions League. Si nous augmentons les frais de scolarité, c'est pour devenir plus compétitifs sur le plan international et égaler les meilleures écoles de commerce.» La réforme pourrait rapporter trois à quatre millions d'euros par an.
Mauvais timing
Cette décision intervient un mois après la polémique sur la démocratisation des grandes écoles. Lors de ses voeux aux enseignants et chercheurs, Nicolas Sarkozy avait exigé des grandes écoles qu'elles se montrent moins élitistes en accueillant au moins 30% de boursiers- ce qu'elles s'étaient empressées de refuser, relançant le débat sur la démocratisation de l'enseignement supérieur.
Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur, s'est montrée prudente, annonçant qu'elle vérifierait la légalité d'une telle décision. En 2008, Dauphine avait été épinglée par le Conseil d'Etat après avoir requalifié ses cursus de licence en «diplôme d'établissement» à la seule fin de gonfler ses tarifs.
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Image de une: Capture d'écran du site de Dauphine