La Maison Blanche a confirmé que Barack Obama ne se rendrait pas à Madrid au printemps pour un sommet entre l'Union européenne et les Etats-Unis, censé symboliser la coopération entre les deux grandes puissances économiques. Officiellement, c'est parce que Barack Obama s'est déjà «rendu plusieurs fois en Europe l'année dernière» selon Philip Crowley, porte-parole de la Maison Blanche. Mais les médias européens analysent différemment ce lapin.
«L'Europe a manqué son premier test après les nouvelles dispositions introduites par le traité de Lisbonne» écrit le Guardian. Selon le quotidien britannique, cette décision a été en partie motivée par la frustration de Washington avec le manque de clarté dans la direction de l'Union européenne: «Des diplomates de haut niveau de Bruxelles ont confié [...] que l'annulation mettait l'Europe dans un grand embarras, elle qui espérait améliorer sa place sur l'échiquier mondial en mettant fin à une décennie de débats sur son architecture institutionnelle avec la ratification du traité de Lisbonne en décembre.»
«On comprend l'agacement de la Maison Blanche, elle qui espérait que l'Europe disposerait enfin d'un numéro de téléphone unique grâce au traité de Lisbonne. En théorie, les sommets bilatéraux entre l'UE et les pays tiers devraient désormais être organisés à Bruxelles et réunir uniquement le président du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, Herman Van Rompuy, et le dirigeant étranger» écrit sur son blog le correspondant de Libération à Bruxelles, Jean Quatremer.
En Espagne, l'eurodéputé du PSOE Juan Fernando Lopez Aguilar a affirmé que la décision pouvait être interprétée comme une «rebuffade», mais que l'absence du président américain n'allait pas nuire à la présidence espagnole, car la relation avec les Etats-Unis est solide: il y a deux semaines la secrétaire d'état à la sécurité intérieure américaine, Janet Napoletano, était à Tolède.
«Les sommets UE-EU font partie depuis 1991 de la routine diplomatique» rappelle Le Monde. Ils se tiennent généralement soit aux Etats-Unis soit dans le pays qui détient la présidence tournante, en présence du président américain, des responsables de la Commission et du président en exercice.
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Image de une: 19 novembre 2009, photo de famille des dirigeants européens avec le nouveau président, Herman Van Rompuy et la ministre des affaires étrangères de l'Union, Catherine Ashton.Thierry Roge / Reuters