L’ouragan Florence déverse ses pluies diluviennes en ce moment même sur la côte est des États-Unis, entraînant l'évacuation d'un million de personnes des zones les plus menacées. En Caroline du Nord et en Caroline du Sud, plusieurs autoroutes ont même été mises en sens unique afin de faciliter et d’accélérer les départs.
Mais ils sont 651 à devoir rester sur place: les prisonniers de la MacDougall Correctional Facility. L'établissement pénitentiaire pour hommes refuse de les évacuer, bien qu'il soit situé dans le comté de Berkeley, en Caroline du Sud, un des cinq comtés placés sous ordre d’évacuation du gouverneur Henry McMaster depuis mardi.
Lors d’une conférence de presse, Dexter Lee, porte-parole du département pénitentiaire de l'État a affirmé que la situation était sous contrôle et que «précédemment, il a été plus sûr des garder les détenus sur place plutôt que de les déplacer». Tous les prisonniers, ainsi que le personnel surveillant, devront donc rester sur place pendant le passage de l’ouragan.
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D’autres prisons évacuées
Pourtant, les autres États frappés par Florence ont pris la décision de vider leurs prisons. En Virginie, le centre correctionnel d’Indian Creek a transféré ses occupants dès lundi, conformément aux ordres de leur gouverneur. Même chose pour la Caroline du Nord, qui a envoyé les détenus de six différents établissements s’abriter ailleurs. Jerry Higgins, porte-parole du Département de sûreté publique, a expliqué à Vice News que «c’est une opération de grande envergure. Il faut affréter des bus et prévoir assez de personnel pour tout superviser. Cela fait des jours que cette évacuation est planifiée». Et la Palmer Pre-Release County, une prison de sécurité minimum située en dehors de la zone d’évacuation obligatoire, a elle aussi mis à l’abris ses résidents.
Depuis 1999, la prison MacDougall a toujours refusé d’évacuer lors des alertes ouragans.
En 2017, après l’ouragan Harvey, les détenus d’une prison fédérale proche de Houston avaient vécu l’orage enfermés dans leurs cellules. Ils y avaient souffert de pénurie d’eau et de nourriture et d'inondations dues aux remontées d’égouts. Cette situation avait déjà eu lieu en 2005, lors de l’ouragan Katrina. L'organisation Human Rights Watch avait alors rapporté que plus de 600 prisonniers avaient été laissés sans surveillance pendant plusieurs jours. Le niveau de l’eau était monté jusqu’à leur poitrine avant qu'ils ne soient évacués.