Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie n'ont pas terminé leur duel de petites phrases par médias interposés. Le ministre de l'Intérieur se serait plaint de sa collègue de la Justice auprès de Nicolas Sarkozy lundi 1er février: il aurait «pointé du doigt le manque de solidarité gouvernementale» de Michèle Alliot-Marie lors d'un coup de téléphone selon Europe 1.
Hortefeux avait annoncé que «les sanctions pénales» seraient aggravées pour les agressions sur les personnes âgées suite au meurtre d'un couple de retraités vendredi 29 janvier. Alliot-Marie avait réagi de manière musclée à ces propos: «Ce n'est pas le ministre de l'Intérieur qui fait la loi. Dire que les personnes de plus de 70 ans sont toutes des personnes fragiles, je ne pense pas que ça corresponde réellement à la situation.»
Selon la radio, Brice Hortefeux aurait accusé Michèle Alliot-Marie de ne pas connaître ses dossiers, puisque le texte sur l'aggravation des sanctions pour les agressions sur des personnes âgées, fruit de la discorde, a été selon lui voté dès mercredi 27 janvier en commission des Lois.
Une critique que le blog Maître Mo retourne contre le ministre de l'Intérieur, soulignant que l'aggravation des sanctions pénales encourues par les auteurs d'infractions commises à l'encontre des personnes âgées existe déjà, et «qu'il suffit d'ouvrir un Code pénal pour s'en apercevoir.» Une circonstance aggravante y prévoit en effet déjà l'aggravation des sanctions encourues lorsque l'infraction est commise «sur une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse est apparente ou connue de son auteur». Ainsi, l'auteur du meurtre du couple de retraités septuagénaires retrouvé mort vendredi 29 janvier Pont-Sainte-Maxence (Oise), encourt déjà la prison à perpétuité.
Du côté de l'Elysée, la balance pencherait du côté du ministre de l'Intérieur. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, un proche de Nicolas Sarkozy, a soutenu le ministre de l'Intérieur:
Je précise que l'amendement en question a été accepté par Matignon à la suite d'une réunion interministérielle en présence de membres du cabinet de Michèle Alliot-Marie. J'imagine qu'elle n'avait pas suivi dans le détail ce qui s'était passé sur un texte qui était présenté par Brice Hortefeux. [...] Elle n'avait peut-être pas mesuré que les propos de Brice Hortefeux sur TF1, ne concernait pas une aggravation des peines quand il y avait meurtre, puisque là, évidemment, on ne peut pas aggraver.
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