Le tweet de Donald Trump sur les «expropriations et les nombreux meurtres de fermiers en Afrique du Sud» a enchanté les nationalistes blancs et néonazis nord-américains.
I have asked Secretary of State @SecPompeo to closely study the South Africa land and farm seizures and expropriations and the large scale killing of farmers. “South African Government is now seizing land from white farmers.” @TuckerCarlson @FoxNews
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 août 2018
«J'ai demandé au secrétaire d'État Mike Pompeo de suivre de près les saisies et expropriations des terres et d'exploitations agricoles en Afrique du Sud, ainsi que les nombreux meurtres d'agriculteurs. "Le gouvernement sud-africain saisit les terres des fermiers blancs."»
Comme c'est souvent le cas, le président a tweeté sur le sujet juste après avoir regardé une émission de Fox News et il a annoncé qu'il avait «demandé au secrétaire d'État Mike Pompeo d'étudier de près» la situation.
Depuis quelques années, la cause des fermiers blancs d'Afrique du Sud est devenue un cri de ralliement de l'extrême droite américaine. Dans les faits, il n'y a pas de saisies de masse de fermes (il y a une promesse faite par le président sud-africain, mais qui pourrait ne jamais être mise en place). Il y a des violences à l'encontre des fermiers, mais le taux de meurtre à leur encontre est en déclin depuis la fin des années 1970. De plus, dans un pays où le taux d'homicides est sept fois plus élevé qu'aux États-Unis, la grande majorité des victimes sont noires.
La menace d'un supposé «génocide blanc» en Afrique du Sud anime malgré tout les réseaux suprémacistes américains, et leurs membres se sont réjouis que Trump aborde la question.
«C'est énorme»
La journaliste d'extrême droite Lauren Southern, qui réalise un documentaire sur les fermiers d'Afrique du Sud, a retweeté Trump avec le commentaire: «C'est énorme». Les néonazis d'Identity Europa ont répondu au tweet de Trump en ces termes: «L'Afrique du Sud sert d'avertissement aux personnes d'origine européenne à travers le monde». Le podcasteur d'extrême droite Mike Enoch s'est réjoui: «C'est ainsi que nous pourrons progressivement saper le discours anti-blanc omniprésent».
Dans Slate.com, April Glaser note que sur le réseau social Gab, où les discours racistes sont acceptés, l'Afrique du Sud est un sujet de conversation populaire, tout comme sur le site néonazi Stormfront.
Ce n'est pas la première fois que le président américain se retrouve sur la même longueur d'ondes que les suprémacistes blancs. En août 2017, il avait dit qu'il y avait «des gens très bien» parmi les manifestants néonazis de Charlottesville, et avait été remercié par l'ancien leader du Ku Klux Klan David Duke. De même, ses commentaires sur les pays africains «de merde» lui avaient valu la reconnaissance de plusieurs figures du nationalisme blanc.