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Il y a cinq siècles avait lieu le premier voyage esclavagiste entre l’Afrique et l’Amérique.

Temps de lecture : 2 min

Jusqu’en 1518, les esclaves africains étaient amenés jusqu’en Espagne ou au Portugal, avant d’être envoyés dans les Caraïbes.

Cap 110 - Mémorial à l'esclavage | Gaël Chardon via Flickr CC License by
Cap 110 - Mémorial à l'esclavage | Gaël Chardon via Flickr CC License by

C’était il y a exactement 500 ans. Le 18 août 1518, ou 28 août s’ils avaient utilisé notre calendrier grégorien, le roi d’Espagne Charles I publiait une charte autorisant directement le transport d’esclaves de l’Afrique aux Amériques. Jusqu’à ce moment, ils étaient d’abord amenés en Europe méridionale.

Dans cette charte, le roi d’Espagne donne à Lorenzo de Gorrevod, un de ses principaux conseillers, la permission de transporter «quatre mille esclaves nègres, hommes comme femmes», sur les différents territoires découverts du continent américain. Cette décision de créer une ligne directe et «économiquement plus viable» a fondamentalement changé la nature et l’ampleur de cette terrible industrie, estime le quotidien anglais The Independent. Sur les 350 années suivantes, plus de dix millions d’Africains furent transportés entre les deux continents. Au moins 1,8 million moururent en route.

«Les découvertes que nous avons faites transforment notre compréhension des débuts de la traite négrière transatlantique. Remarquablement, jusqu’à présent, il s’agissait d’un domaine peu étudié», a déclaré le professeur David Wheat, de l’Université du Michigan, un historien qui a été étroitement impliqué dans les récentes recherches.

«La plupart des historiens et autres n’ont pas vraiment compris l’importance de l’avènement du commerce transatlantique des esclaves en août 1518», a renchérit le professeur David Richardson, de l’Institut Wilberforce de l’Université de Hull. La traite négrière a pourtant été une catastrophe pour l’Afrique, note l’Independent. «La traite des esclaves arabes avait déjà eu un impact terrible sur le continent – mais la demande européenne de cette main-d’œuvre dans leurs empires embryonnaires du Nouveau Monde a considérablement aggravé la situation», indique le quotidien. Les Européens, comme les Espagnols ou les Portugais, ont massivement augmenté la demande et ont finalement déclenché toute une série «de terribles guerres tribales intra-africaines».

The Independent conclut que «les gouvernements et les organisations du monde entier ont eu tendance à favoriser la commémoration des révoltes d’esclaves et des mouvements abolitionnistes, qui ont contribué à mettre fin à la traite des esclaves, plutôt que l’histoire plus lointaine et politiquement moins confortable de la façon dont cela a commencé».

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