Juana Melara a 53 ans. Elle nettoie des chambres d’hôtels depuis ses 30 ans et a plusieurs fois rencontré des situations de harcèlement sexuel. «Nous faisons partie du package quand les clients paient pour un hôtel de luxe», a-t-elle déclaré au Guardian, tout en racontant qu’il y a cinq ans, un homme avec un pénis en érection s’était introduit dans la salle de bain qu’elle nettoyait. Elle avait réussi à le faire sortir, s’était enfermée et avait appelé ensuite à l’aide. Durant les vingt minutes d’attente, l’homme avait menacé au moins deux de ses collègues.
L’état de Californie réfléchit à mettre en place des «boutons de panique» pour protéger les femmes de ménage de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles. Une mesure fortement supportée par Juana Melara : «Le seul moyen que ça change est d’avoir ces boutons de panique».
L’employée est une des personnes présentées comme une des «briseurs du silence» désignées par le Time comme personnalités de l’année en 2017. Elle avait, à l’époque, rejoint un syndicat hôtelier pour récupérer des milliers de signatures pour développer l’idée du bouton de panique en Californie.
À Seattle, Sonia Guevara, qui travaille au Hilton, a indiqué au journal anglais qu’elle se sentait plus en sécurité avec ce bouton de panique en main: «Vous avez juste à appuyer et quelqu’un viendra». La mesure a été approuvée à Seattle en 2016 mais son application ne date que d’il y a quelques semaines seulement. L’idée d’équiper les travailleurs et surtout travailleuses des hôtels avec une alarme silencieuse a débuté avec Dominique Strauss-Kahn, lorsque l’ancien ministre qui était alors président du FMI avait été accusé de viol par Nafissatou Diallo. Et le mouvement #MeToo a multiplié les demandes.
Le 7 août, le Conseil municipal de Long Beach, une ville à trente kilomètres au sud de Los Angeles, décidera s’il accepte la proposition de Juana Melara et de son syndicat sans un référendum. Dans le cas contraire, le vote aura lieu en novembre.