La première trace de sous-vêtements date de l'Égypte antique, sous la forme de pagnes, aussi appelés chendjit, en lin ou en coton tissé retenu par une ceinture. Les classes les plus pauvres et les esclaves étant quasiment nus, le chendjit se portait presque comme un vêtement, mais on voit sur les représentations artistiques que ceux des pharaons étaient souvent doublés avec d'autres couches, en faisant l'ancêtre du sous-vêtement.
En Europe, au Moyen-Âge, apparaissent des maillots de corps en lin ou en coton, relativement semblables pour les hommes et les femmes. Au XVe siècle, les hommes portent des caleçons longs. Pour protéger l'appareil génital, une pièce de tissu rembourrée est ajoutée. Cette entrejambe est aussi un signe d'énergie sexuelle, dessinée pour mettre en valeur la zone de l'appareil reproductif.
Archduke Rudolf, janvier 1567, peint par Alonso Sanchez-Coello | wikimédia commons
L'arrivée du caleçon
À partir du XIXe siècle, les femmes comme les hommes adoptent le caleçon allant du genoux à la taille. Les «pantalettes», plus serrées au-niveau de l'entrejambe, arrivent au milieu du siècle. En 1882, le médecin et hygiéniste allemand Gustave Jaeger suggère que le fait de porter des fibres en laine naturelle plus près de la peau serait bon pour la santé.
Caleçon pour femmes à dentelle ouvert par mesure d'hygiène, 1896, Missouri History Museum via wikimedia commons
Puis les longs caleçons allant jusqu'au mollet se popularisent chez les hommes –en soie pour les plus riches, en flanelle ou en laine pour les autres. Pour les femmes, au début du XXe siècle, s'habiller signifiait une impressionnante superposition de couches de vêtements avec jupons et corset. Pendant la Première Guerre mondiale, les femmes remplacent les hommes dans les usines, les mines et les fermes, elles ont donc besoin d'habits pratiques. Les caleçons plus lâches et les maillots sont rapidement remplacés par les culottes que les femmes commencent à porter en 1916. Le corset est remplacé par la gaine, le maillot de corps ou les nuisettes.
Technologie dans la culotte
Dans les années 1930, le latex, puis le nylon permettent aux sous-vêtements d'être plus élastiques et ajustés, plus légers et faciles à laver et évoluent vers ce que nous connaissons aujourd'hui.
À partir de 1945, les caleçons masculins sont raccourcis puis lycra, coton et nylon se combinent pour qu'ils soient plus solides et extensibles. Rapidement, le devant en Y est retiré et les sous-vêtements masculins et féminins se ressemblent, même si les strings et dérivés font aussi leur apparition.
Aujourd'hui, on n'arrête pas le progrès. La marque Wearable-X s'est associée à Durex pour proposer le Fundawear, slip ou culotte avec une «touche vibrante» qui peut être télécommandée par une application sur smartphone.
D'autres marques tablent sur l'utile avec les culottes spéciales règles développées par Modibodi ou Thinx. Fabriquées avec du bambou, de la laine de mouton Merino et des microfibres, la culotte lavable absorbe tous les liquides.
Shreddies, une marque britannique, s'est lancé dans le sous-vêtement anti-odeur pour hommes et femmes en utilisant une matière à base de carbone.
Des sous-vêtements médicaux post-opération ou post-naissance sont aussi disponibles un peu partout dans le monde. Des scientifiques californiens ont également développé un sous-vêtement dont les fibres contiennent des capteurs qui permettent d'analyser des substances chimiques émises par le corps pour en contrôler les niveaux.