Depuis que Donald Trump est au pouvoir, les Républicains ont en tête de fragiliser l'Endangered Species Act (ESA), la loi fédérale pour la protection des espèces en danger, mise en place en 1973. De nouvelles propositions ont été soumises pour limiter la protection des «espèces menacées», grade situé juste en-dessous de «en danger». Elles visent à privilégier l'économie plutôt que la protection animale en diminuant les budgets aloués à la protection et en favorisant systématiquement l'industrie.
La chercheuse Robin Kundis Craig de l'Université de l'Utah, a expliqué au Guardian que «l'accent aurait dû être mis sur les habitats en danger depuis le début. À partir du moment où des espèces sont dites “en danger”, c'est le signe que quelque chose ne va pas dans le système.» 1.600 espèces sont ainsi classées comme «en danger» ou «menacées». Six sont particulièrement concernées par les nouvelles réformes.
L'ours polaire
Victor Bernard via Unsplash
Déjà victime du réchauffement climatique, le territoire des ours polaires est menacé par l'extraction de pétrole. En 2017, la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski a glissé un amendement autorisant les forages dans le projet de loi fiscale voté par le Parti républicain.
Le tétras des armoises
Bob Wick, Bureau Of Land Management via wikimedia commons
Rob Bishop, élu républicain de l'Utah a introduit une proposition de loi pour tenter d'empêcher d'inscrire l'oiseau sur la liste de l'ESA pendant dix ans car les trois-quarts des parcelles de terrains publics à louer pour mener des activités industrielles de forage de pétrole et de gaz sont situés sur l'habitat naturel de l'oiseau. Parallèlement, des règles sont mises en place pour qu'au débat sur sa protection soient inclus les effets potentiels sur l'industrie.
Le loup gris
Seney Natural History Association via wikimedia commons
Depuis leur réintroduction en 1995 les loups se sont propagés dans le nord des États-Unis, de Washington au Michigan. Mais l'État du Wyoming a déjà réussi à le faire retirer de la liste des espèces menacées. De nouvelles discussions budgétaires pourraient aboutir au retrait de toutes les protections dont bénéficie cet animal. Il est déjà possible dans certains États de tirer à vue sur les loups et le nombre de loups à préservé n'est pas bien défini.
L'éperlan du delta
Peterson, B. Moose via Good Free Photos
En Californie, l'écosystème de l'éperlan est en danger à cause de l'utilisation d'eau des fermes et des digues. L'éperlan et les terrains humides dans lesquels il évolue ont presque disparu. Sa qualification d'espèce menacée, et non en danger, ne sera sûrement pas suffisante pour le protéger de l'extinction. Il risque de souffrir des nouvelles propositions de loi qui favoriseront l'utilisation de son milieu naturel pour alimenter le réseau d'eau des fermes et des villes.
Le saumon argenté
Bureau of Land Management via Flickr
Le réchauffement des eaux, la destruction de son habitat et l'irrigation des fermes sont responsables de la forte diminution du nombre de saumons argentés. La nouvelle propositions de loi du Républicain Ken Calvert ne laisse aucune chance à une réparation puisqu'elle permettra de réduire drastiquement le budget alloué à la protection des saumons, accentuant la priorisation de production d'énergie hydrolique à la conservation animale.
Le grizzly
Marco Secchi via Unsplash
Environ 700 grizzlys vivent dans la région de Yellostone et 1.100 dans le parc national de Glacier. Mais ce sont ceux de Washington qui sont en danger. Même si un habitat de 200 ours devrait être créé, aucun fonds n'a été débloqué pour financer la démarche. Plus la population d'ours grandie, moins elle sera protégée, faisant entrer dans la balance des négociations les coûts économiques de la réintroduction de l'espèce dans la liste des «menacées».