Sur l'île hawaïenne Big Island, la plus grosse de l'archipel, Kilauea, l'un des volcans actifs les plus imposants au monde, culmine à 1.246 mètres d'altitude. Depuis le 3 mai 2018, il est entré dans une phase éruptive violente. Le volume de roches en fusion établit de nouveaux records, mettant de plus en plus d'habitations en danger, surtout si la lave se propage sur plusieurs côtés du volcan.
Selon un rapport de géologues hawaïens, l'éruption pourrait durer des mois voire des années et menacer les communautés de l’île. Au moins 712 maisons ont déjà été détruites, et des milliers de personnes ont été forcées à l'évacuation. Mais, c'est surtout l'ouverture d'une fissure sur l'autre flanc du volcan qui inquiète les géologues, puisqu'elle pourrait mettre en danger d'autres populations.
«Le principal risque venu du cône source [colline formée par la lave au sommet, ndlr] est une défaillance du système de chaîne qui permet de bloquer la lave. Cela pourrait détourner la plupart, si ce n'est toute la lave vers une nouvelle direction en fonction de l'emplacement de la brèche», explique le rapport de l'obervatoire hawaïen des volcans.
Pour les scientifiques, il y a un risque de changement de direction de l'écoulement vers la population nord, qui n'a pas encore été évacuée. Un plus grand volume de roches en fusion est en fuite en sous-sol, depuis le réservoir du volcan, que ce qui a été constaté lors des précédentes éruptions enregistrées. Il alimente une fissure géante, la numéro 8, ne montrant aucun signe de décroissance.
«Un an ou deux à ralentir»
«Si l'éruption se maintient au niveau actuel, alors cela pourrait prendre des mois voire un an ou deux à ralentir», expliquent les scientifiques de l'obervatoire hawaïen des volcans.
La même zone du Kilauea avait déjà explosé en 1840, 1955 et 1960 –la plus longue éruption enregistrée ayant duré quatre-vingt-huit jours. L'actuelle pourrait bien battre ce record. Ceci dit, les scientifiques estiment que par le passé, certaines périodes éruptives ont pu durer plusieurs centaines d'années. L'une aurait duré 1.200 ans, pour se terminer autour de l'an 1.000, l'autre 300 ans autour de 1.500.
En ce qui concerne les éruptions les plus récentes, elles se sont progressivement arrêtées avec la diminution de la pression de la lave en sous-sol grâce à la multiplication de différentes fissures. Sauf qu'aujourd'hui, une fissure en particulier pose problème, induisant un niveau de pression plus élevé. Ainsi, une rivière de lave de 400 mètres coule jusqu'à l'océan depuis le sommet du volcan.
L'éruption a déjà modifié la géographie de l'île qui s'est étendue de 2,8 km2.