Monde

«Il faut croire aux faits»: contre Trump, Obama défend l'existence d'une «réalité objective»

Temps de lecture : 2 min

Lors d'un discours en Afrique du Sud, Barack Obama a dénoncé l'ère de post-vérité qui règne depuis l'élection de Donald Trump.

Barack Obama fait un discours à Johannesburg pour les célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 17 juillet 2018. | Gianluigi Guercia / AFP
Barack Obama fait un discours à Johannesburg pour les célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 17 juillet 2018. | Gianluigi Guercia / AFP

Chaque semaine sur Twitter et pendant ses discours, le président Donald Trump dit des choses fausses. Identifier et corriger les erreurs et les mensonges du président américain est devenu un job à plein temps pour de nombreux journalistes. Le Toronto Star a compté 2.029 déclarations fausses de Trump depuis son investiture et le Washington Post environ 3.251.

C'est à cette situation inédite qu'a répondu Barack Obama lors de son discours du 17 juillet à Johannesburg en Afrique du Sud, dans le contexte des célébrations des cent ans de la naissance de Nelson Mandela. L'ancien président a expliqué que la démocratie ne pouvait pas fonctionner sans un certain accord sur les faits objectifs.

«Pour que ça marche, il faut croire à l'existence d'une réalité objective. C'est encore une de ces choses que je ne pensais pas devoir expliquer dans un discours. Il faut croire aux faits», a dit Obama, sous les rires et applaudissements du public.

«Sans les faits, on ne peut pas travailler ensemble. Si je dis que ceci est une estrade et vous dites que c'est un éléphant, ça va être difficile pour nous de collaborer.»

Le public de Johannesburg a beaucoup ri mais il s'agissait malheureusement d'une description assez exacte de l'impact de Trump sur la vie politique américaine, même si Obama n'a pas mentionné le nom de l'actuel président.

La veille du discours d'Obama, Trump était à Helsinki pour une recontre avec Vladimir Poutine, et lors de sa conférence de presse, il a fait plusieurs déclarations fausses sur le piratage des serveurs du parti démocrate, en insinuant que c'était la faute des Démocrates et d'un proche d'Hillary Clinton plutôt que des Russes (alors que douze agents russes venaient d'être inculpés par le FBI).

Avec l'aide de médias comme Fox News, les supporters de Trump ont accepté ce genre de mensonges, qualifiés de «faits alternatifs» par la conseillère du président, Kellyanne Conway.

Même les mensonges les plus gros sont répétés à l'envi: ces dernières semaines, Trump a dit plusieurs fois que c'était à cause des Démocrates que des enfants de migrants avaient été séparés de leurs parents à la frontière, alors qu'il s'agit d'une politique récemment mise en place par l'administration Trump.

C'est à ce genre d'absurdité que répondait Obama à Johannesburg, lorsqu'il a déclaré:

«Il n'y a plus aucune honte chez les politiciens lorsqu'ils sont pris en flagrant délit de mensonge. Ils insistent et continuent de mentir. Avant, quand il s'avérait qu'ils avaient menti, ils disaient, “oh mince”, mais maintenant, ils continuent juste de mentir.»

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