Georges Frêche, l'actuel président de la région Languedoc-Roussillon, collectionne les déclarations provocatrices. Dernière en date, à propos de Laurent Fabius: «Il a une tronche pas catholique.» Une phrase lâchée à L'Express à paraître jeudi 28 janvier.
«Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique», aurait-il déclaré selon l'hebdomadaire. Ces propos n'ont pas été démentis par l'entourage de l'élu.
Laurent Fabius, député PS d'origine juive, adversaire historique de Georges Frêche, avait affirmé fin décembre qu'il n'était «pas sûr» de voter pour ses listes s'il était électeur en Languedoc-Roussillon, car «ses idées ne sont absolument pas les (s)iennes».
Indignation
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, qui s'est dite «indignée» mercredi 27 décembre par cette dernière sortie, a suggéré une nouvelle candidate pour le remplacer lors des régionales: Hélène Mandroux. L'actuelle maire PS de Montpellier, qui a pris ses distances avec Frêche, pourrait ainsi prendre la tête d'une liste alternative.
Le communiqué de Martine Aubry souligne: «Après la nouvelle indignité dont s'est rendu coupable Georges Frêche, je proposerai au Bureau national du 2 février de demander à Hélène Mandroux de conduire une liste de rassemblement de la gauche et des écologistes en Languedoc-Roussillon.»
Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, a affirmé, pour le compte d'Europe Ecologie: «Nous sommes prêts à faire en sorte, comme nous l'a proposé Hélène Mandroux, de travailler ensemble pour faire émerger une alternative démocratique.»
La direction du Parti socialiste a souvent l'occasion de se pencher sur le cas Frêche, dont les saillies politiques sont régulières. Il avait par exemple été exclu en janvier 2007 pour ses propos litigieux sur les harkis et sur les joueurs noirs de l'équipe de France de foot. Dans le portrait qu'il lui consacre, L'Express raconte un homme «grossier, cynique, autocrate, démagogue... Mais il est aussi un intellectuel brillant, fin stratège, qui restera comme un grand maire de Montpellier».
A chacun de ses propos controversés, il explique qu'il est incompris. «Dans ce monde de faux-culs, se désole-t-il, on ne peut pas dire ce que l'on pense», cite l'Express.
A 71 ans, Georges Frêche, ancien maoïste, reste un «insatiable du pouvoir,» un «insubmersible». «Son atout: une personnalité kaléidoscopique qui ne se limite pas à l'image du sale gosse prenant un vif plaisir à transgresser les codes de la bienséance, à faire sonner ses quatre vérités urbi et orbi, quitte à s'offusquer de l'effet boomerang de ses incartades.»
Elu pour la première fois à la mairie de Montpellier en 1977, et ayant ravi la région à la droite il y a six ans, il s'engage à fond dans la campagne des régionales. On n'a pas fini d'entendre parler de lui.
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Image de une: Georges Frêche / Esby Wikimedia Commons