Marre des héroïnes ultra sexualisées et stéréotypées? Le webzine Deadline vient d’annoncer l’adaptation des Comics Faith par la société de production Sony Pictures Entertainment. A contrario de Wonder Woman ou Black Widow, Faith Herbert bouscule les stéréotypes: c’est une super-héroïne «plus size» et bien dans sa peau.
Ce personnage créé par Valiant Comics dans les années 1990 est une femme badass avec des pouvoirs télékinésiques, à la fois super geek et obsédée par Doctor Who. Quand elle ne sauve pas des vies, Faith Herbert troque son costume et sa chevelure blonde pour un ordinateur et une perruque rousse. La journée, cette super-héroïne est blogueuse pour un site de divertissement. Son rêve? Couvrir des histoires à la Lois Lane.
Selon Racked, le personnage de Faith appartient à un univers différent de ceux Marvel et de DC: elle ne pourra donc pas se battre aux côtés d’Iron Man ou de Superman. Toutefois, elle aussi fait partie d’un groupe composé de plusieurs super-héros aux pouvoirs télékinésiques et psychiques.
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La première super-héroïne «plus size»
Même si les films de super-héros ont fait de réels efforts pour être plus inclusifs –notamment avec la sortie de Black Panther qualifié de film afro-féministe– la réalisation d’un film avec un super-héros «plus size» apparaît comme une surprise.
Au cinéma, on a l’habitude de voir des super-héroïnes aux tenues hyper-sexualisées faisant une taille 38. Pour Racked, ce n’est pas surprenant: ces personnages féminins sont cantonnés à des stéréotypes sexistes: «Les attributs féminins des super-héroïnes sont très souvent exagérés pour les faire ressembler à des actrices porno ou à des athlètes sexy», explique Christina Dokou, professeure adjointe en littérature et culture américaine à l’université d’Athène.
Depuis 2015, Jody Houser –autrice et co-autrice des comics Orphan Black et de leur adaptation télévisée– est en charge de l’écriture des comics Faith. Selon Racked, le changement d’auteur a permis d’insuffler une nouvelle dynamique à la série: les blagues sur les gros ont été troquées contre une vague body positive.
«J’entends beaucoup de témoignages de femmes dans leur vingtaine, trentaine et quarantaine qui lisent des comics depuis des années et qui n’ont jamais vu une femme comme Faith sur la couverture. Son poids n’est pas un problème pour elle: elle est à l’aise avec son corps. Je ne voulais pas l'intrigue tourne autour ça. Pour moi, ce n’est pas son poids qui la définit», conclut Jody Houser.