«Le Président Obama fera son premier discours sur l'État de l'Union le 27 janvier. (...) Dans son allocution télévisée à la nation, M. Obama exposera dans les grandes lignes ses priorités pour 2010, et passera en revue ce qui constitue pour lui les plus importants succès de sa première année de mandat.» - New York Times, 18 janvier 2010
«Oui les gars - les rumeurs disent vrai. Apple prépare un événement le 27 janvier pour révéler ce que l'entreprise nomme sa 'dernière création'.» - Engadget, 18 janvier 2010
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Merci d'être là. Et merci au Président Obama de m'avoir demandé de prononcer le discours de cette année. Aujourd'hui, nous allons écrire l'Histoire.
Vous savez, voici un an, nous annoncions notre plan économique pour 2009. Nous avons dit que nous renverserions la récession. Nous avons dit que nous créerions des emplois. Et nous avons dit que tout cela allait prendre 12 mois. Que c'est-il passé? Nous l'avons fait en trois. C'était l'ère la plus prospère de l'histoire des États-Unis. Et 2010 sera encore meilleure. C'est pas génial ça?
(Applaudissements)
Comment avons-nous réussi? Facile. Nous avons conçu un plan de relance. Avec plus de caractéristiques que n'importe quel autre plan jamais créé par nous - plus d'emplois, plus d'argent, plus de tout. On aurait pu s'arrêter là. On aurait pu se dire: hey, c'était super. Mettons-nous à autre chose. Mais vous savez quoi? Ce n'était pas assez. Le peuple américain mérite quelque chose d'encore mieux, et d'encore plus révolutionnaire.
Aujourd'hui donc, nous lançons notre nouveau plan. Il s'appelle Stimulus 2GS, et il est plus éblouissant que n'importe quel plan de relance économique jamais conçu, nulle part. Avec des ponts, avec des écoles, avec de l'internet haut-débit. Tout ça, et en plus super facile à utiliser — vous pouvez le contrôler via iTunes. Pas mal hein?
(Applaudissements)
Maintenant, jetons un coup d'œil à la sécurité nationale. A la même époque, l'an dernier, la torture, ça ne posait pas trop de problème. On faisait des supplices de l'eau à tout va, et plein d'autres trucs affreux. Si vous étiez le président des États-Unis, comment s'y prendre pour résoudre ça? Hein. Ah oui, il l'a réglé. Il a interdit la torture. Paf. Et c'est ce que j'appelle un progrès formidable.
(Applaudissements. Sifflets)
Ah ouais d'accord, je sais à quoi vous pensez: l'Afghanistan. Cette guerre n'est pas vraiment tip-top. C'est un peu un bourbier. Et alors, que feriez-vous? Vous imaginez une meilleure stratégie. La guerre en Afghanistan de 2010 sera inédite, plus efficace, et moins chère. Vous voulez voir à quoi ça va ressembler?
(Foule en délire)
OK, laissez-moi ouvrir iMovie. Vous voyez ces drones? Ils s'en sortaient pas trop mal, ils ont supprimé quelques types parmi les Talibans. Mais ce n'était pas encore assez. On les a ramenés à l'usine et on les a reconçus de A à Z. Maintenant ils sont tactiles, dotés de 3G et de débusqueurs de terroristes en réalité augmentée. A partir de ce soir, vous pourrez les acheter sur apple.gov. Non, je déconne. On ne ferait pas ça. Mais on pourrait le faire, si on le voulait. Et paf - comme ça, on changerait la guerre. Ça vous plairait, l'Amérique?
(La foule scande «USA! USA!»)
Oh, j'avais presque oublié. L'an dernier, on a dévoilé notre plan de réforme de l'assurance-maladie. Plein de gens ne l'ont pas apprécié, disant qu'il était socialiste, qu'on voulait faire ces «commissions de la mort», compliquées et difficiles à comprendre pour Mémé et Pépé. On vous a entendu. Cinq sur cinq. Nous avons réduit ce plan à l'essentiel. Pas de discrimination en fonction de maladies pré-existantes. Si vous perdez votre boulot, vous gardez votre assurance. Et on mettra les commissions de la mort dans iLife - on ne pouvait pas faire plus simple. Économies. Bipartisme. Non, vous n'allez pas l'aimer ce nouveau plan santé. Vous allez l'adorer.
(Applaudissements. La foule tape des pieds)
Et ce n'est que le début. On a encore plus d'exaltantes annonces en réserve. Prenez le monde de la justice, par exemple. Tout ce que je peux dire, c'est que la Cour Suprême va se rajeunir et se cooliser. On travaille aussi sur la transparence. Prenez data.gov. Vous voulez savoir combien il y a de toilettes au Capitole? Maintenant, vous le savez. Magique. Et le réchauffement climatique, aussi. On va le régler. Les gens pensent que c'est difficile, mais la solution tient en deux mots : Marché. Carbone.
(Murmures dans la salle)
Le marché du carbone.
(plus fort)
Le marché du carbone.
(Standing ovation)
Incroyable, non?
Par Christopher Beam et Josh Levin
Image de une: Steve Jobs en octobre 2008. REUTERS/Kimberly White