Au Danemark, l'école est obligatoire à partir de six ans, mais pour les enfants de vingt-cinq quartiers où se concentre la population immigrée du pays, la loi est désormais différente. Ces enfants devront aller à la crèche pendant vingt-cinq heures par semaine à partir de l'âge de un an. Si les parents refusent, ils peuvent perdre leurs aides sociales.
L'idée du gouvernement danois, composé d'une alliance de plusieurs partis de droite, est que ces enfants doivent apprendre la culture et les valeurs danoises le plus tôt possible. Depuis plusieurs mois, le gouvernement utilise officiellement le terme de «ghetto» pour désigner les zones urbaines à majorité immigrée où le chômage et la pauvreté sont élevées.
Le New York Times rapporte que les journaux danois parlent désormais d'«enfants du ghetto» et «parents du ghetto» pour décrire ces familles, qui viennent en grande partie de pays musulmans comme le Liban, la Somalie, la Turquie, l'Irak, l'Afghanistan et la Syrie.
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L'obligation d'éducation des enfants fait partie d'un programme censé débarrasser le pays des «ghettos» d'ici 2030. Parmi les autres volets de l'initiative, il y a des projets de rénovation urbaine, une augmentation de la présence policière et des aides à la recherche d'emploi.
Une des mesures envisagées est d'autoriser les tribunaux à donner des peines plus lourdes pour certains crimes s'ils sont commis dans un des vingt-cinq quartiers ciblés. De nombreuses critiques ont dénoncé un système de discrimination inscrit dans la loi.
Le parti d'extrême droite avait aussi proposé un couvre-feu après 20 heures pour les jeunes de ces quartiers, avec surveillance par bracelet électronique, une idée qui a été rejetée.
L'opposition de gauche soutient une partie de ces mesures, qu'elle considère comme nécessaires pour défendre le système social danois. Leur idée est que comme les immigrés reçoivent des aides financières, ils doivent accepter certaines contraintes en retour.
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Le rédacteur du journal de gauche Dagbladet Information explique que les Danois font confiance à l'État pour l'instruction de leurs enfants et qu'il est souvent préférable qu'ils soient pris en charge par des structures publiques, plutôt que laissés avec leurs parents.
Mais dans ces quartiers visés par la loi, des résidents interviewés par le New York Times ont vivement critiqué l'obligation d'assimilation imposée par le gouvernement.