Le journaliste de Libération Jean Quatremer raconte sur son blog «Coulisses de Bruxelles» comment il s'est fait «jeter» par Rachida Dati au cours d'un entretien avec la députée européenne, qui a finalement duré moins de trois minutes.
Le spécialiste de l'Union européenne explique qu'il avait organisé une rencontre avec Dati pour un article sur les multiples activités de celle-ci. Quelques minutes avant le début de l'entretien, le journaliste apprend que le Conseil de l'ordre a reporté la prestation de serment de Dati. Il commence donc l'interview par une question sur le sujet, et se voit répondre un «je ne suis pas au courant». Le journaliste repose une fois la question puis, devant l'énervement de son interlocutrice, passe à d'autres questions sur les activités de la députée européenne, qui rencontrent les mêmes réponses glaciales, voire agressives.
Au bout de deux minutes, la maire du 7e arrondissement se lève et lance: «J'ai un autre rendez-vous qui m'attend et je n'ai pas que ça à faire. Au revoir.» «C'est bien la première fois, dans ma déjà longue carrière, que je me fais ainsi jeter par un politique, écrit Jean Quatremer. Il n'y avait que de l'arrogance, une arrogance extrême, cassante, coupante, glaçante.» Et de conclure:
Dati fait ainsi une nouvelle fois la preuve de ses limites politiques: si elle refuse de répondre à des questions simples sur son activité et de possibles conflits d'intérêts entre ses mandats publics et son activité privée, elle doit changer de métier. Surtout quand on a manifestement un gros, un très gros problème avec la liberté de la presse.
Ce n'est pas la première fois que les péripéties de Rachida Dati au parlement européen font couler l'encre. Le mois dernier, alors qu'elle avait oublié d'enlever son micro cravate (elle était suivie par une équipe de l'émission «66 Minutes» de M6), elle avait été surprise dans une conversation privée où elle expliquait: «Je suis obligée de rester là, de faire la maline, parce qu'il y a juste un peu de presse et, d'autre part, il y a l'élection de Barroso...»
Quelques jours plus tard, une journaliste de Grazia partie assister à la dernière séance de l'année avait réussi à pénétrer dans l'hémicycle de Strasbourg en se faisant passer pour Rachida Dati et s'était installée à la place nominative de celle-ci. La carte à puce de la députée était introduite dans la borne de présence du bureau, ce qui permettait à n'importe qui de voter en son nom.
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