Culture

Le Kamasutra parle aussi d'amour

Temps de lecture : 2 min

Une réédition artistique du livre prouve qu'il ne parle pas que de sexe.

Illustration présente à l'intérieur du Kama Sutra édité par Folio Society  | Capture d'écran de l'illustration de Victo Ngai via The Independent License by
Illustration présente à l'intérieur du Kama Sutra édité par Folio Society | Capture d'écran de l'illustration de Victo Ngai via The Independent License by

Vous aussi pensiez que le Kamasutra était uniquement synonyme de positions sexuelles toujours plus inventives? Une réédition de Folio Society permet de le voir très différemment. The Kama Sutra of Vātsyāyana ne parle pas que de sexe. Seulement à hauteur d'«un septième», selon les dires de l'éditeur James Rose à The Idependent.

Le mot sanskrit kama (l'un des quatre buts de l'art de vivre hindouiste) signifie autant amour et plaisir que satisfaction sexuelle. Une grande partie du texte du Kamasutra aborde aussi la philosophie de l'amour et de la famille.

L'ouvrage est décrit comme un «manuel d'utilisation pour une vie holistique» par le philosophe Watsyayana, son auteur. Inscrit sur des feuilles de palmiers, le texte avait pour but d'instruire sur la manière la plus vertueuse de vivre son mariage. Il était destiné à un public éclairé, en bonne santé et principalement masculin.

À l'intérieur de l'ouvrage, la plupart des illustrations de Victo Ngai sont en noir et blanc. | Capture d'écran de The Independent

Pour James Rose, l'éditeur de cette nouvelle version: «C'est bien plus que du sexe. C'est plus sur le fait de vivre une vie heureuse, avec tous ses plaisirs. Et, une partie de cela concerne le sexe, mais c'est aussi être marié, ou maîtriser les soixante-quatre arts et sciences dont l'apprentissage est nécessaire pour vivre sa vie pleinement».

Le spectre des compétences à acquérir est vaste: comment arranger son intérieur, comment gagner de l'argent, comment tenir un pénis dans sa bouche et, extrêmement utile, comment apprendre à son perroquet à parler après le petit-déjeuner. «C'est juste la liste des choses les plus folles que vous avez besoin de faire!», a indiqué la responsable marketing de Folio Society, Christine Grant, à The Independent.

Si le texte a été, à l'origine, écrit pour les hommes, il fait aussi la part belle au plaisir féminin: «Le livre explique de façon très attentive la manière dont l'homme doit rendre sa femme heureuse: comment l'approcher, comment être tendre avec elle. C'est incroyablement détaillé et très pertinent aujourd'hui», explique Christine Grant.

Petite histoire du Kamasutra

L'édition se base sur la première traduction de 1883 par le savant indien Bhagwan Lal Indraji, revue et corrigée par explorateur Sir Richard Burton et le fonctionnaire Forster Fitzgerald Arbuthnot dans une histoire presque aussi intéressante que le livre lui-même.

Les deux hommes dirigeant la traduction étaient fascinés aussi bien par les femmes que par le sexe. Ils jugeaient que les mariages de l'époque victorienne ne fonctionnaient pas et que le texte pourrait aider à atteindre une meilleure harmonie au sein du couple. Pour Arbuthnot, si les hommes faisaient mieux l'amour à leur femme, toute la population en bénéficierait. Il disait comprendre «les sentiments d'une femme indignée par le dur excercice des “droits du mari”, si le maître soit descend en flèche sur sa proie comme un vautour ou juste pêche par son ignorance... Soit c'est une brute cruelle soit un cafouilleur stupide».

La publication anonyme de l'ouvrage a permis sa découverte en Occident. Malgré le choc et la censure suivant la parution, le Kamasutra fut rapidement traduit en français, puis republié en Inde.

Newsletters

«Los Reyes del mundo», fantastique et réaliste

«Los Reyes del mundo», fantastique et réaliste

Le film de Laura Mora accompagne avec vigueur et inventivité le voyage de jeunes gens lancés dans une quête vitale qui leur fait traverser leur pays, la Colombie marquée par la violence et la misère.

Les reels d'Instagram, un sous-TikTok de l'enfer

Les reels d'Instagram, un sous-TikTok de l'enfer

Le pire mode de voyage dans le temps –et surtout le plus con.

«Sept hivers à Téhéran», les saisons de l'injustice

«Sept hivers à Téhéran», les saisons de l'injustice

Grâce au montage d'éléments très variés, le documentaire de Steffi Niederzoll devient récit à suspens doublé d'un bouleversant réquisitoire contre un État répressif et misogyne.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio