Pablo Villavicencio, un livreur de pizzas originaire d'Équateur, avait déjà plusieurs fois livré les soldats de la base militaire de Fort Hamilton à Brooklyn. Mais le 1er juin, un garde qu'il ne connaissait pas lui a demandé des papiers d'identité supplémentaires, et comme il ne les avait pas, le soldat a contacté la police migratoire.
Selon un élu municipal de Brooklyn, Villavicencio avait une carte ID NYC, une carte d'identité mise en place en 2014 pour les New-Yorkais sans-papiers afin de faciliter leurs démarches administratives. Mais cette carte n'a pas été acceptée et le garde de Fort Hamilton a vérifié une base de données de la police migratoire (Immigration and customs enforcement ou ICE) qui indiquait que Villavicencio était dans le pays illégalement.
Il est depuis en détention et pourrait bientôt être expulsé. Marié à une citoyenne américaine et père de deux filles, il avait récemment commencé une procédure pour obtenir une carte verte.
«Un précédent dangereux»
Lors d'une conférence de presse, le maire de Brooklyn Eric Adams a déclaré que cette arrestation était «un précédent dangereux». La ville de New York, où vivent environ 500.000 sans-papiers, a en effet un statut de ville sanctuaire, ce qui signifie que la police locale a pour consigne de ne pas alerter les services d'immigration si un résident ou une résidente n'a pas de papiers en règle. L'idée est que la mission de la police est de lutter contre la criminalité, pas de détecter les sans-papiers. Même si les sans-papiers sont dans le pays illégalement, ils ne sont donc théoriquement pas inquiétés à New York –et dans les autres villes sanctuaires.
Le président Donald Trump a plusieurs fois critiqué ce statut et menacé de couper les budgets fédéraux de ces villes.
L'arrestation de Villavicencio est représentative du tournant pris sous l'administration Trump en matière d'immigration, avec une augmentation de 40% des arrestations en 2017 par la police migratoire. Alors que sous Barack Obama, les ordres étaient de s'intéresser en priorité aux sans-papiers coupables de crimes et délits, tous les sans-papiers sont désormais visés.
À Brooklyn, des manifestantes et manifestants se sont rassemblés pour demander la libération de Pablo Villavicencio: