Alors que l'Irlande vient de libéraliser l'avortement par référendum, la province britannique d'Irlande du Nord continue d'interdire l'IVG sauf en cas de danger pour la vie de la mère.
Pour dénoncer cette législation draconienne –les contrevenantes risquent une peine d’emprisonnement à vie– plusieurs groupes féministes ont manifesté le 31 mai à Belfast. L'association Women on Waves, qui envoie des pilules abortives par la poste (ou par drone) dans des pays où c'est illégal, avait fait parvenir ces médicaments via deux petits robots télécommandés à partir des Pays-Bas.
«Avec le robot, les pilules abortives peuvent être fournies aux femmes en Irlande du Nord sans enfreindre la loi parce que le robot est contrôlé depuis les Pays-Bas», explique un communiqué du groupe.
Prises de pilules devant les caméras
Plusieurs manifestantes avaient pris ces pilules devant les caméras (sans révéler si elles étaient enceintes) pour faire passer leur message:
«J'ai pris ceci pour défier les lois dépassées, médiévales, anti-choix qui existent en Irlande du Nord, a expliqué une militante du groupe socialiste féministe Rosa. Après le référendum [en Irlande], nous ne voulons pas continuer d'être à la traîne.»
La police a rapidement saisi les deux robots et interpellé une femme qui avait pris le médicament, sans finalement l'arrêter.
Le chef de la police a expliqué que des officiers avaient filmé la manifestation et qu'ils examineraient la vidéo pour voir si des délits avaient été commis.
Malgré le mouvement lancé en Irlande, la Première ministre Theresa May a pour l'instant fait savoir qu'elle ne légifèrerait pas sur le sujet de l'IVG en Irlande du Nord. Alors que l'avortement est autorisé au Royaume-Uni depuis 1967, cette loi ne s'applique pas en Irlande du Nord.