La course des sciences modernes visant à maîtriser les terroristes et les assasins politiques a commencé avec les empoisonneurs vicieux du XIXe siècle, et du début du XXe. Et ils étaient nombreux.
Le Wall Street Journal raconte par exemple l'histoire de Belle Gunness, une veuve qui cherchait, au début du siècle dernier, à se remarier. Elle passa une annonce dans les journaux du Midwest, se décrivant comme riche et attirante, et reçut des dizaines de réponses d'hommes qui prétendaient au titre — et tous disparurent. A la mort de Belle Gunness, la police retrouva 40 corps dans les alentours de la maison: ceux des hommes assasinés, et de sa famille, empoisonnés.
L'apparition d'un nombre grandissant d'empoisonneurs, au XIXe siècle, suscita parmi les scientifiques un sentiment d'urgence, et les conduit à forger la toxicologie: science étudiant les poisons, leur origine, leurs effets sur l'organisme et la façon de les déceler et combattre.
Les assasins ne renoncèrent pas à tuer, ils élaborèrent à leur tour de nouvelles formules, devinrent plus discrets et plus inventifs. «C'est ainsi que commença un jeu mortel au chat et à la souris, entre les scientifiques et les empoisonneurs, érigés en adversaires intellectuels», commente le WSJ.
Si le nombre d'empoisonnements a fortement décliné, la compétition demeure face au terrorisme: les terroristes imposant aux scientifiques de rechercher sans cesse de quoi sont faites les nouvelles armes et comment les contrer. Et le poison est toujours utilisé: c'est par exemple ainsi qu'est mort l'ancien agent du KGB et détracteur du gouvernement russe Alexander Litvinenko, assasiné en 2006 au polonium radioactif. Ce polonium était utilisé comme poison pour la première fois, et ne fut identifié qu'après la mort de l'agent. Mais les bonnes vieilles recettes comme la strychnine perdurent aussi, poussant les scientifiques toujours plus loin dans leurs découvertes.
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Image de une: Green Poison, Flickr.