Le député européen du parti socialiste, Vincent Peillon, qui a récemment boycotté au dernier moment un débat sur l'identité nationale sur France 2, évoque «la servilité» de «certains dirigeants» de France Télévisions et prône une réforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), dans un entretien au Monde daté du dimanche 24 janvier.
Les rédactions de France 2 et France 3 «font ce qu'elles peuvent, mais la perspective de la nomination du président du service public par le président de la République exerce une pression sur leur travail et favorise la servilité de certains dirigeants», déclare-t-il en estimant qu'il faut «revenir» sur ce mode de nomination.
Nicolas Sarkozy n'est pas épargné. Peillon dénonce sa «mainmise sur de nombreux médias privés, par sa proximité avec les propriétaires des principaux grands groupes privés». «Et maintenant, cela concerne le service public!», ajoute-t-il
Selon lui, «il faudra aussi réformer le CSA pour le rendre indépendant et pluraliste, assurer, comme dans d'autres pays européens, des ressources stables au service public et à la presse qui ne passent pas par les cabinets des ministres», ajoute M. Peillon.
Dénonçant à nouveau le débat sur l'identité nationale qui «fait honte à la France et stigmatise plusieurs millions de nos compatriotes», il souligne que «sept émissions sur neuf organisées aux heures de grande écoute ont été consacrées essentiellement à cette question». «Il fallait arrêter cela». Vincent Peillon dénonce enfin que «dans le classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, la France est aujourd'hui 43éme». «Elle était 11éme en 2002».
En réponse, la direction de France Télévisions se dit «indignée», samedi 23 janvier, «des propos injurieux et mensongers» de Vincent Peillon. «Depuis dix jours, Vincent Peillon multiplie les versions contradictoires sur les conditions et les modalités de sa participation à l'émission «A vous de juger» du 14 janvier 2010», réagit la direction de France Télévision dans un communiqué. «En déclarant aujourd'hui que ¶sept émissions sur neuf organisées aux heures de grande écoute ont été consacrées à l'identité nationale», Vincent Peillon profère un mensonge supplémentaire et inacceptable«, poursuit-elle.
«L'appel à la démission des principaux dirigeants du service public de la Télévision ainsi que l'accusation scandaleuse de «servilité» sont indignes de responsables politiques», précise le texte.
La direction de France Télévisions conclut en déclarant qu'elle «ne laissera personne mettre en cause son honneur et son indépendance».
[Lire l'article dans son intégralité sur Le Monde]
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Image de Une: Vincent Peillon Jean-Paul Pelissier / Reuters