Dès ses première apparitions dans la série X-Files en 1993, Dana Scully s’est démarquée des autres personnages féminins représentés à la télévision. À la fois agent du FBI et diplômée en médecine et en physique, cette femme forte, interprétée par Gillian Anderson, est apparue comme un exemple à suivre pour les téléspectatrices –jusque-là en manque d’une telle représentation à l’écran.
«À l’époque où Scully a débarqué sur les écrans, on ne voyait pas ce genre de femmes à la télévision: un personnage féminin sûre d'elle, respectée par son collègue masculin. Bon nombre de filles se sont retrouvées dans ce personnage», souligne Gillian Anderson dans une interview.
En février dernier, la chaîne de télévision FOX a fait appel au Geena Davis Institute on Gender in Media –une organisation à but non lucratif qui étudie la représentation des sexes dans les médias– pour mener un sondage cherchant à déterminer si les femmes qui ont regardé la série avaient plus tendance à poursuivre des carrière dans le domaine du STIM (Science, technologie, ingénierie et mathématiques).
Aux États-Unis, les femmes représentent 48% de la population active avec une formation universitaire, mais seulement 24% d’entre elles travaillent dans le domaine du STIM.
Les résultats parlent d’eux-mêmes: les femmes qui ont regardé la série ont 50% plus de chance de travailler en STIM. Par ailleurs, deux tiers des femmes interrogées –et qui travaillent dans ce domaine– ont déclaré que Scully avaient été un modèle pour elles.
«C’est ce qu’on appelle “l’Effet Scully”: pendant la diffusion de X-Files, bon nombre de femmes se sont dirigées vers une carrière dans le domaine de la science», avait expliqué l’actrice Gillian Anderson lors du Comic-Con de San Diego en 2013.
Pour le Dr Anne Simon, conseillère scientifique pour la série, «l'Effet Scully» s'est répercuté jusqu'à sa salle de classe: «Pendant la cinquième saison de X-Files, je donnais un cours d'introduction à la biologie à près de 500 élèves. J'ai décidé de demander à mes élèves combien d'entre eux s'étaient intéressés à cette discipline après avoir regardé la série. La moitié des mains se sont levées.»
«Les séries ont un réel impact sur les convictions des gens»
Comme l’explique Fast Company, les personnages comme celui de Dana Scully sont essentiels si l’on veut un jour réduire le fossé entre les sexes dans le domaine de la science.
«La télévision et les médias en général influencent la culture populaire. Les séries ont un réel impact sur les convictions des gens. Dans le cas de X-Files, ça a permis un changement de norme sociétale», souligne Madeline Di Nonno, PDG du Geena Davis Institute.
Dana Scully a ouvert la voie aux Dr Temperance Brennan (Bones), Dr Rainbow Johnson (Black-ish), Dr Amy Farrah Fowler (The Big Bang Theory) et à Darlene Alderson (Mr. Robot). En espérant que cette liste s’allonge d’ici les prochaines années... Merci Scully.