Égalités / Monde

Un candidat républicain suggère de punir l'avortement de peine de mort

Temps de lecture : 2 min

La criminalisation de l'avortement demeure un objectif soutenu par bon nombre de politiques, notamment Républicains.

Bob Nonini (la main levée) lors du forum organisé par CrossPolitics, le 2 avril 2018, à Moscow, Idaho | Capture d'écran via Facebook

Bob Nonini, Républicain élu au Sénat de l'Idaho et actuellement en campagne pour le poste de vice-gouverneur de son État, a déclaré que les femmes ayant avorté devraient être passibles de la peine de mort.

Lors d'un forum organisé avec plusieurs candidats lundi dernier dans la ville de Moscow par CrossPolitics, une plateforme de podcast chrétienne conservatrice, l'élu a répondu à l'un des modérateurs du débat (voir 1"18"00) qui lui demandait s'il soutenait l'idée d'une peine de mort appliquée pour les cas d'avortement:

«Oui, il ne devrait pas y avoir d'avortements et quiconque a un avortement devrait payer».

Le modérateur insistant spécifiquement sur la question de la peine de mort, Bob Nonini a acquiescé de la tête, en ajoutant: «En fonction de la loi, en fonction de la jurisprudence, oui».

Dès le lendemain et face aux réactions, après avoir pourtant confirmé sa position par téléphone à The Associated Press, le candidat rectifiait son propos, déclarant:

«Les poursuites ont toujours été axées sur la personne pratiquant l'avortement. Il est impossible qu'une femme puisse aller en prison sans parler de la peine de mort. La loi seule, la menace de poursuite, réduirait considérablement l'avortement. C'est mon objectif.»

Dans un tweet du 4 avril, il finissait de se démentir lui-même:

«Que cela soit clair: j'ai toujours été un partisan pro-vie. Cela signifier considérer l'avortement comme un meurtre, et je crois que nous devrions envisager des sanctions contre les personnes impliquées dans ces procédures. Je n'ai jamais dit ou acquiescé au fait que la peine de mort devrait être envisagée».

Le bal des rectificatifs

Cette séquence de déclarations chocs relative au droit à l'avortement et de rectifications en cascade concernant le statut des femmes n'est pas une première dans les milieux américains «pro life».

En mars 2016, Donald Trump, alors en campagne, avait déclaré qu'il devrait y avoir «une certaine forme de punition» pour les femmes ayant subi une IVG, sans pour autant se prononcer sur la forme qu'elle devrait prendre. La déclaration avait fait scandale jusque dans les rangs des «pro life», et Trump avait publié un communiqué désignant les femmes comme les «victimes» de l'avortement par opposition aux praticiens coupables, se définissant lui-même comme «pro-life avec des exceptions».

À LIRE AUSSI Ça fait quoi d'avorter?

La criminalisation de l'avortement demeure cependant un objectif, soutenu par bon nombre de politiques, notamment Républicains, qui réclament l'abrogation de l'arrêt Roe vs Wade, établissant l'avortement comme un droit constitutionnel.

Invités à la même table que Nonini lors du forum de CrossPolitics, les deux autres candidats républicains Janice McGeachin et Steve Yates s'étaient également exprimés en faveur de la criminalisation de l'avortement, mais en se dissociant de la position de Nonini.

McGeachin avait immédiatement réagit par la contradiction: «Non, je ne peux pas soutenir le fait qu'une femme puisse être confrontée à la peine de mort pour avoir avorté. Ce que nous devrions faire, c'est empêcher cela».

Plus modéré dans son refus, Yates, l'ancien président du parti républicain d'Idaho, avait lui déclaré: «En termes de criminalisation des choses, je n'ai aucun problème avec ça, sinon que cela ne résout pas toujours le problème».

Newsletters

Ces Français racisés qui hésitent à aller en manifestation

Ces Français racisés qui hésitent à aller en manifestation

Alors que le mouvement contre la réforme des retraites prend de l'ampleur en France, certaines personnes non-blanches hésitent à se rendre dans les cortèges, par crainte de violences policières.

Pourquoi le rose est-il aussi mal vu lorsqu'il est porté par les garçons?

Pourquoi le rose est-il aussi mal vu lorsqu'il est porté par les garçons?

D'Antoine Griezmann à Harry Styles, les stars masculines qui célèbrent cette couleur font systématiquement parler d'elles, s'attirant autant d'admiration que de quolibets.

Deux couples divorcent pour former une union à quatre

Deux couples divorcent pour former une union à quatre

Naissance d'un polycule.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio