Le ver lacet (Lineus longissimus) est une bestiole très cocasse. Considéré comme l'animal le plus long du monde –il peut mesurer jusqu'à 55 mètres, pour seulement 5 à 10 millimètres de diamètre–, il a un cerveau, mais pas de poumons. Comme beaucoup d'autres créatures marines, le ver respire directement à travers sa peau. L'animal est carnivore et se nourrit de crustacés, de mollusques ou de ses congénères. Il se déplace grâce à un mucus puant et bourré de substances venimeuses.
Vert lacet | Dr Mary Gillham Archive Project via Flickr CC License by
Dans ce mucus, des scientifiques, menés par Ulf Göransson de l'université d'Uppsala (Suède), viennent d'identifier des protéines toxiques –les némertides-alpha–, qu'ont en commun seize espèces cousines du ver lacet, les némertes.
La propriété de ces toxines, c'est de s'attaquer à la paroi de la cellule et plus précisément aux canaux gérant son afflux en sodium. Beaucoup d’activités vitales –comme la communication nerveuse– dépendent du bon fonctionnement des canaux sodiques.
Ce qui pourrait s'avérer mortel pour les blattes, soit l'un des nuisibles les plus increvables au monde. Les chercheurs ont en effet injecté de petites quantités de némertides dans des crabes verts (Carcinus maenas, une espèce invasive) et des cafards (Blattella germanica, responsable de 90% des infestations en Europe) pour observer qu'elles les tuaient ou, a minima, les paralysaient à vie.
Chez les humains, les propriétés urticantes du mucus des némertes sont connues depuis le XVIe siècle.