Quand on est pris par des émotions fortes ou quand on a peur, nos poils se hérissent et notre peau ressemble à celle d’une volaille plumée, d’où l’origine de l’expression «avoir la chair de poule». Selon bon nombre de scientifiques, ce phénomène est un réflexe de défense hérité de nos ancêtres poilus: en se gonflant, les poils permettait de lutter contre le froid.
Chez la plupart d’entre nous, ces frissons traversent notre corps sans qu’on puisse les contrôler; seules certaines personnes sont capables de le faire. Sarah Zhang, journaliste à The Atlantic, s’est penchée sur la question.
«Ça commence par la nuque… C’est comme si j’avais un muscle que je pouvais contrôler. C’est comme ça que je déclenche ma chair de poule. Je croyais que tout le monde en était capable», explique Javier Palejko, un technicien argentin.
James Heathers, un chercheur postdoctoral à l’université de Northeastern à Boston, a étudié le phénomène du «contrôle volontaire de la piloérection». Dans sa prépublication, dévoilée en ligne le 1er mars dernier, il référence trente-deux personnes capables de ce tour de passe-passe. Depuis, d'autres personnes sont entrées en contact avec lui pour faire part d'une faculté identique.
Un phénomène extraordinaire
La chair de poule est contrôlée par le système nerveux autonome, qui gère notamment les battements du cœur, la dilatation des pupilles et les contractions du système digestif, appelées péristaltisme gastrique. Pour James Heathers, c’est en cela que le don de la maîtriser est exceptionnel: «Contrôler sa chair de poule revient à être capable d’arrêter son propre coeur.»